Propagande et lessives

Monday, December 24th, 2007 @ 12:54 pm | me myself and I, Objectif nul

Ce que j’apprécie énormément dans la démarche écologiste, c’est son côté hyper concret. Je peux décider de ne chauffer mon appart qu’à 16°, de quitter Eletrobel pour un fournisseur 100% vert, de m’abonner à un panier bio, de bannir la bagnole, …

Evidemment, le raisonnement a ses limites. Mon proprio n’a pas encore eu l’excellente idée d’isoler son bâtiment, la bagnole reste indispensable pour certains déplacements, les soirées où j’écoute de la musique en lisant un bouquin sont un peu l’exception qui confirme la règle de mon avachissement devant les séries américaines, la Saint Feuillien exporte ses matières premières de très loin, etc.

Mais quand même, j’agis sur la situation par mes comportements sans attendre le grand soir, même s’il m’arrive de penser que le capitalisme est une sorte d’étoile noire qui se nourrit de ses adversaires et se renforce grâce à eux… Ce qui, je le pense aussi parfois, rend tous mes petits gestes plus contre-productifs qu’autre chose (à quoi ça sert de nourrir la machine que je combats, pourquoi ne pas la pèter un bon coup). Le jour où j’aurai réglé ce dilemme…

Bref, ce matin je me suis posée une question existentielle. Comment faire ses lessives de manière responsable?

Perso, j’utilise la wasserette, équipement collectif de socialisation dans le quartier. J’utilise aussi des produits Ecover (je ne maîtrise pas assez l’utilisation des copeaux de savon de marseille et j’ai des doutes sur l’intégrité sociale et environnementale des noix de lavage). Je fais toujours des machines ultra blindées. Quoique je lave, c’est à 30°.

Mais là où vient ma question existentielle, c’est quand je sors mes linges de la machine. Vaut-il mieux 22 minutes de séchoir (hyper consommateur d’énergie) qui évitent la fastidieuse tâche du repassage ou vaut-il mieux que je fasse tout sécher à l’air libre (de ma chambre) quitte à devoir repasser certains vêtements chiffonnés ou encore crus?

Comme je bosse et que mes soirées sont bien remplies par de multiples réunions politiques, ma lessive doit être efficace. Finalement, je lave mes vêtements quand je n’ai plus vraiment le choix. Je dois donc pouvoir avoir rapidement des vêtements propres et secs (aller bosser à poil, par ce temps, brrrrr). Je ne suis pas non plus du matin. Brancher le fer à 8h30 alors que je ne suis pas encore lavée et qu’il me faut encore 3 cafés pour pouvoir sortir de chez moi un minimum éveillée, très peu pour moi.

Ca ressemble un peu à de la justification. Je l’admets. En gros, ce qui me manque surtout, c’est du temps. Le temps d’attendre que le linge soit sec. Le temps de prendre 1 ou 2h pour repasser mon linge. Le temps de fabriquer moi-même ma lessive.

Et encore, je suis sûre que si j’avais plus de temps libre, je le passerais autrement qu’à faire mes “tâches ménagères”.

En fait, ce qui me manque surtout, c’est un homme au foyer. Passionné par toutes ces tâches…

Comment on s’en sort?

40 Responses to “Propagande et lessives”

  1. Monsieur Y Says:

    Bon … et la Joyeuse Sortie des Américains d’Irak, c’est pour quand sinon ?

  2. thitho Says:

    “la Saint Feuillien exporte ses matières premières de très loin”
    tu es sure?
    “exporte…de très loin”?

    Sinon sympa le concept de l’homme au foyer… Il peut jouer à Sim pendant que tu es au boulot?

    tiens à propos, à visiter: ekopedia.org
    tu auras peut-être des nouvelles sur tes noix…

  3. vinalia Says:

    Oui moi aussi j’aimerais un homme pour faire les tâches ménagères (et d’autres choses) !

    Sinon pour ma part je n’ai pas de sèche-linge mais la plupart de mes fringues ne nécessitent pas de repassage (le seul ennui ce sont les essuis et gants de toilette : sans sèche-linge ils sont tout rapeux). Donc peut-être devrais-tu n’acheter que certains types de vêtements, ceux qui ne risquent pas de se chiffoner après le lavage.

    Sinon, connais-tu un bon fournisseur 100% vert et sur Bruxelles (gaz + électricité) ?
    J’aimerais bien changer mais :
    – je n’ai pas encore trouvé un 100% vert sur Bxl/Etterbeek
    – j’ai peur qu’ils soient mal organisés et que je me retrouve un beau jour sans gaz/électrité

  4. Monsieur Y Says:

    Au fait, c’est tout juste si on ne fait pas la promotion de la libéralisation du marché de l’électricité ici …

  5. vinalia Says:

    Ah bon ?

  6. thitho Says:

    Monsieur Y: ce serait évidemment bien si l’État devenait vert tout à coup, n’est-ce pas?
    Malheureusement, c’est loin d’être son amibition.
    Alors, à l’instar de ceux qui disent qu’il faut voter PS “en attendant” la révolution, c’est peut-être pas plus mal de favoriser des entreprises qui cherchent à fabriquer de l’énergie verte, ça donnera peut-être un peu de plomb dans la tête des politiques lors des renationalisations (d’ici trois siècles).

    Je viens de boire une petite Leffe, apportée hier par un parent de Cláudia qui travaille pour AmBev (le partenaire d’Interbrew avec qui il a formé Inbev, mais apparemment, mon bonhomme n’était pas au courant. Curieux…). Ça manquait… Ici les bières ont généralement un goût neutre de carapils…

  7. thitho Says:

    Pourquoi je disais ça déjà? Ah oui la Saint Feuillen…
    Je suppose que je viens de boire une Leffe pas très écologiquement durable…

  8. Monsieur Y Says:

    Ah parce que les entreprises multinationales et le privé sont vertes ?

    Bon, remarquez, je viens de voir le Pape s’offusquer de l’exploitation exagérée des ressources naturelles. A quand des panneaux solaires made by Vatican Inc Corporation ?

  9. cAt Says:

    Vinalia, Lampiris est 100% vert et le moins cher. Sinon, y a un site qui permet de tout comparer: http://www.brugel.be

  10. MonsieurA Says:

    question lessive, je fabrique mon produit moi-même, en chauffant du sel de soude avec des copeaux de savon de marseille. Très efficace, et j’ai pas trouvé plus écologique pour la même qualité de lavage. On peut y rajouter quelques gouttes d’huile essentielle (goût au choix;-). (et j’avoue que de temps en temps je me laissse tenter par un peu d’adoucissant fraicheur al’pine).
    voilà, temps de préparation de la lessive: 3 minutes. (faire chauffer sel de soude et plus ou moins 5fois plus de savon dans une casserole jusqu’à mélange homogène, mettre le mélange directement dans le tambour)
    Ici (dans ma campagne) pas de sèche -linge, et je vois pas en quoi cet instrument est indispensable…

  11. Un Homme Says:

    cAt: c’est peut-être moi qui voit le mal partout; mais Lampiris m’a l’air d’être une belle opération de greenwashing.

    “Chez Lampiris, le principe est simple : l’énergie est négociée aux meilleures conditions du marché et c’est vous qui en profitez directement.”

    Ils disent partout qu’ils sont 100% vert mais aucun détail sur où et comment ils achètent cette énergie (je doute qu’ils la produisent eux-même)…

    Le message en filigrane semble être: consommez plus, c’est bon pour la nature.

    Bref, je ne suis pas convaincu 😉

  12. vinalia Says:

    Moi les pubs que j’ai vues pour lampiris ne me font pas confiance.

    Je ne saurais pas justifier cela rationnellement. Mais, par exemple, un espace commercial a été racheté près de chez moi. Ils y mettent plein d’affiches, mais on ne sait pas ce qu’ils vendent. Il y a des affiches pour un fournisseur de téléphonie mobile pour appeler au maroc à bas prix, des affiches pour lampiris, des articles de presse qui descendent Electrabel. Dans la vitrine il y a aussi des jouets et des baffles à vendre… apparemment récupérés de l’ancien locataire qui vendait des appareils audio-video.

    C’est un peu bizarre.

    Depuis peu ce qui doit faire office de support à leur enseigne est recouvert d’un grand panneau publicitaire qui vante les mérites de Bruxelles Propreté, grand panneau accompagné de gros spots lumineux.

    Si je dois aller chez eux pour me fournir chez Lampiris, non merci.

  13. vinalia Says:

    (Précision pour ceux qui voudraient vérifier en détail mes propos : les affiches changent fréquemment… pour l’instant je crois qu’il n’y a plus rien sur Lampiris)

  14. Mathieu Says:

    Pour ceux que le côté “commercial” de Lampiris refroidissent (mais bon en même temps, chuis pas sûr que ce soit mieux chez Suez ou Nuon hein) y a Power4you, la coopérative montée par les trois syndicats, le Crioc, la Ligue des Familles et j’en passe : http://www.power4you.be (énergie fournie par Lampiris aussi, mais avec le “petit plus” collectif(viste ?)).

  15. cAt Says:

    Oui, effectivement, power4you est une vraiment bonne idée.

    Pour Lampiris, je ne suis pas si anxieuse que ça… Sur leur site, il y a la proportion des différentes énergies utilisées (http://www.lampiris.be/2-energieVerte/energie_verte.html)

    Eolienne 62,96%
    Biomasse/Bio méthanisation 35,58%
    Cogénération de Qualité 1,38%
    Hydraulique 0,07%

    Greenwashing ou pas, il me semble que Lampiris ne peut pas non plus dire n’importe quoi sur son offre… Et je rappelle le site très officiel de la RBC sur la comparaison entre les différents fournisseurs: http://www.brugel.be

    Sinon, Monsieur A, je reprendrai ton truc pour la lessive… Mais je te signale qu’en tant que prof, t’as plus le temps que moi de regarder ton linge sécher (en travaillant tes 50h à la maison, bien entendu), en plus les vestons, il faut juste les porter au pressing…

  16. thitho Says:

    Sinon y’avait un truc super qu’une famille flamande avait trouvé pour sécher son linge, mais leur essoreuse est tombée en panne et ils sont tombés en rase campagne. Bilan 5 morts. Cela dit, ça réduit d’autant le trou dans la couche d’ozone…

  17. Un Homme Says:

    cAt: les proportions (avec une précision tout à fait étonnante) n’indiquent nullement qui produit cette électricité. La plupart des fournisseurs “classiques” proposent aussi une solution “verte” (Essent et Nuon en tout cas); mais s’ils se contentent de racheter une fraction de l’énergie “verte” produite par, disons, Suez ou EDF, quel est le réel gain écologique?

    Allons plus loin même et supposons que tous les foyers belges optent pour de l’énergie “verte”, penses-tu réellement qu’il soit possible à l’heure actuelle d’en produire en quantité suffisante sans recourir aux combustibles fossiles et au nucléaire? Et si non, les fournisseurs d’électricité “verte” vont-ils vraiment refuser des clients?

    Ces offres me font penser aux cris de victoire du Grenelle de l’Environnement qui louent une “écologie de croissance” voire une “croissance durable”…

    Personnellement, il me semble que la seule vraie énergie “verte” est celle que l’on ne consomme pas 🙂

  18. cAt Says:

    Effectivement, la seule énergie vraiment verte est celle qu’on ne consomme pas. Les producteurs classiques proposent une énergie qui n’est pas 100% verte. Et qui est, en plus, plus chère…

    Je crois surtout que les producteurs classiques feraient bien de changer leur manière de produire de l’électricité: le nucléaire est hyper rentable aujourd’hui parce que les centrales sont amorties depuis perpèt’. Mais le nucléaire ni ni renouvelable, ni propre, ce qui va rapidement entraîner une montée en flèche du prix des matières premières vu que tout le monde (même les pays exportateurs de pétrole!!!) s’y met pensant avoir la bonne idée pour remplacer le pétrole (sans parler qu’il est dangereux et qu’on ne sait toujours rien faire de déchets). Et évidemment, pour les énergies fossiles, leur prix vont augmenter exponentiellement dans les prochaines années avec le peak oil.

    Economiquement donc, il sera beaucoup plus rentable de produire de l’électricité verte. Et je pense que les producteurs d’électricité ont comme but (en bon capitalis’) de faire le plus de profits possibles. A terme, les fournisseurs d’électricité devront tous être verts, histoire de maintenir leurs bénéfices…

  19. azraelle Says:

    http://www.greenpeace.org/belgium/fr/electricite_verte/ranking
    j’ai tendance à croire que ce sont pas des menteurs…

    pour le reste, j’ai aussi la faiblesse de tout mettre au séchoir (pour les mêmes raisons que Cat), mais je vais dans celui parmi les nombreux établissements de socialisation de mon quartier qui utilise ces machines (la décence m’interdit de préciser) qui utilisent si peu d’eau…

    ça compense, non?

    ils déconseillent l’adoucissant, et interdisent les copeaux de savon de Marseille, ça boucherait… (peut-être que c’est parce que justement, elles n’utilisent pas beaucoup d’eau…???).

    ceci dit, le jour où ils installent une caisse de compensation de l’énergie utilisée par les machines à sécher le linge, je me méfierai quand même…

    tiens, c’est pas une idée pour Magnette, ça?

  20. Renaud Says:

    Cat, je suis pas persuadé de la rentabilité comparative de l’énergie verte si tu prends comme référence le nucléaire. Vu la quantité totalement incroyable d’énergie libérée par la fission, ça me semble assez peu probable qu’un autre procédé arrive un jour à rivaliser niveau coûts avec le nucléaire et ce malgré les mesures de sécurité nécessaire pour éviter à un grand champignon d’apparaître dans la campagne hutoise – ce qui serait un peu catastrophique (quoique si ça pouvait nous débarasser d’Anne-M… euh… non, j’ai rien dit).

    Je crois vraiment qu’à un moment disont “t” en un lieu disons “l” il faudrait que l’on décide tout simplement qu’on s’en fout de la rentabilité du secteur énergétique, que c’est un service public et que voilà, on produit l’énergie avec des moyens les moins crades possibles. Mais tant qu’on est dans une logique de marché, la solution verte est à mon humble avis condamnée à rester marginale. Et je n’ose pas imaginer à quel point elle le sera le jour où Euratom aura découvert la fusion, octroyant le monopole de cette technologie à trois ou quatre multinationale dont le siège social de la maison mère reste en Europe – et à ceux qui me disent “dans 50 ans”, je répondrai : “oui, on disait aussi ça en 1939 au sujet de la fission”.

    Parallèlement, j’aime beaucoup comme cette même logique de marché gouverne tout le champ de la lutte contre les émissions de CO2, via les permis de polluer. Comme s’il y avait moyen de créer réellement un marché en la matière qui ne passe pas par une énorme enc*** à sec des citoyens des pays les plus pauvres ! Ce sont clairement les états qui vont devoir, pour sauvegarder l’emploi, acheter ces permis pour les offrir aux multinationales. Arcelor-Mittal en Belgique est un joli exemple. Donc, non seulement ça va encore appauvrir l’état, mais en plus, ça permettra de ne jamais se poser la question des modes de consommation de l’industrie, qui causent pourtant une fraction non-négligeable de la dépense énergétique et une fraction encore moins négligeable des rejets de CO2 et de vapeur d’eau.

    Quelles mesures pour réduire la dépense énergétique ? Par exemple, en bloc : diminuer la puissance des antennes gsm, brider les moteurs pour empêcher aux véhicules motorisés de dépasser 100 km/h, interdire l’illumination des grandes-surfaces la nuit, interdire la voiture dans les centres urbains, mutualiser les antennes satellite, wi-fi, radio, etc.

    Mais bon, toutes ces mesures impliquent une remise en cause de ce modèle de marché, certaines nationalisations, certaines communautarisation de biens… Et voilà, je vais encore me faire traiter de stal !

    En gros, la solution pour moi, c’est de revenir à des bons vieux services publics vraiment publics sur lesquels les citoyens ont un moyen de contrôle réel (via leurs représentants – et je ne vais pas entrer dans une longue digression sur la nécessaire refonte de la démocratie parlementaire), tout en étendant la notion de “service public” à tous les domaines couvrant des conditions nécessaires pour mener une vie conforme à la dignité humaine – ce qui est par ailleurs censé être garanti par la Constitution belge.

    Je retourne boire un café.

  21. cAt Says:

    Totalement d’accord avec ta conclusion Renaud.

    Mais en ce qui concerne la fusion, on disait déjà que c’était pour demain il y a 50 ans…

    Et puis: http://www.facts-on-nuclear-energy.info/1_dead_end.php?size=b&l=fr&f=

    Hop là 😀

    (azraelle, maile moi le nom de ton lavoir… Sait-on jamais que c’est un qui est aussi près de chez moi)

  22. MonsieurA Says:

    sur les conclusions de renaud:
    moi je veux bien, mais “remettre en cause le modèle de marché”, ça veut dire quoi???
    un retour à une variante keynésienne d’un welfare state? ça j’ai bien peur que ça ne soit plus possible structurellement. Dans les trente glorieuses, le capitalisme pouvait avancer en maintenant par exemple concomittents l’augmentation du taux de profit et des salaires (ou en laissant l’état imposer des critères précis au entreprises, voire les nationaliser). Aujourd’hui c’est plus possible, c’est la crise camarade. 😉 D’ailleurs comment un Etat pourrait -il encore contrôler un marché où les entreprises privées n’ont largement plus de bases nationales? Et même à un niveau régional comme l’Europe (quand bien même un jour elle veuille contrôler quoique ce soit au profit de “citoyen”)
    Mais ok, posons-nous la question de la construction du socialisme (peut-être la seule question politique qui en vaille la peine d’ailleurs) mais ça, si on a des prétentions d’utiliser l’état comme moyen de contrôle, c’est incompatible avec le capitalisme d’aujourd’hui. (Je ne vois pas – pour prendre un autre exemple qui a été efficace dans l’histoire – comment une NEP à la Lénine est possible aujourd’hui).
    Par contre si on met de côté les visions étatiques, là je pense qu’il y a du terrain à conquérir dès maintenant! (quite à laisser tomber des prétentions universalistes par trop idéalistes..)

    alain.

  23. Un Homme Says:

    azraelle: Greenpeace, c’est bien l’organisation qui par sa présence (entre autres) a cautionné la fameuse opération de greenwashing du gouvernement français nommée “grenelle de l’environnement”, non? 😉

  24. Renaud Says:

    Alain, je ne suis pas tout à fait d’accord sur le contrôle du marché.

    Je me méfie des équations impossibles qui nous sont proposées comme allant d’elles-mêmes. “On peut bien sûr refuser de donner des subsides publics à cette entreprise qui méprise les droits des travailleurs, mais alors elle va délocaliser…” Dans de nombreux cas, les outils de contrôle existent, notamment parce que l’état est actionnaire – ce qui me débecte, soyons clairs.

    Je pense qu’il existe en outre une réelle possibilité pour l’état de contrer ces “alternatives impossibles” s’il se structure au niveau européen par exemple. Et cela passe sans aucun doute par un dépassement de certaines traditions nationales…

    Je crois qu’il est crucial pour que cela arrive que s’organise une réelle mobilisation européenne des mouvements sociaux. Pour utopique qu’elle soit, je pense que cette mobilisation est possible, puisque la violence du capitalisme se ressent sans cesse un peu plus et que le nombre de “précarisés” augmente chaque jour d’une manière effroyable en Belgique, en Europe, au-delà.

    Cette volonté de mobilisation implique notamment pour les syndicats d’élargir bien plus qu’il ne le font leur “champ d’action” : défendre bien plus qu’aujourd’hui les “travailleurs sans emploi”, par exemple, et surtout, d’en finir avec ce bon vieux mythe de la “cogestion responsable”.
    Bourdieu disait que cette utopie était une “utopie rationnelle”… J’aime beaucoup 🙂

    Voilà, alors le truc c’est que j’ai pas de “mode d’emploi” pour y arriver.

    Par ailleurs, je pense que la re-étatisation d’une grande partie des secteurs aujourd’hui liberalisés est possible : il s’agit avant tout de volonté politique. Je pense qu’il est illusoire de croire que l’Etat pourra réguler le “marché” de l’énergie, contrairement à de nombreux “socialistes”… Mais je ne vois pas ce qui empêche que l’état reprenne le contrôle de la production énergétique.

    Bon, je vais me resservir du café 😀

    Renaud

  25. thitho Says:

    http://youtube.com/watch?v=1ghrbp8Shfg&feature=related

    gostei

  26. MonsieurA Says:

    renaud,
    une question est selon moi également cruciale: comment ce “mouvement européen social” doit-il s’organiser? Sur la base de vieilles structures hyper hiérachisées comme les syndicats “officiels”? Le problème est que si l’objectif est de contrôler l’Etat pour qu’il puisse lui-même être un moyen de contrôle cela va nous obliger dans notre propre structuration militante à s’adapter à son modèle de fonctionnement et de prises de décisions, à la définition actuelle de la “démocratie libérale”. Cette forme politique a selon moi prouvé son inefficacité sur l’ensemble de ses prétentions “égalitaires” ou “solidaires”, notamment sur la richesse très limitée de ses procédures “démocratiques”. Je crois qu’on a tout intérêt à s’organiser autrement … Et je crois aussi qu’ un fonctionnement que certains appellent “libertaire” (j’utilise ce mot pour simplifier mais on devrait creuser) correspond assez bien à notre époque où l’engagement est beaucoup moins “facile” ou “évident” pour beaucoup qui vivent dans nos nouveaux schémas et relations sociales. Il est loin, en Belgique, le temps des grands syndicats avec une base offensive dynamique ou des partis communistes de masse.

  27. MonsieurA Says:

    ceci dit: meilleurs absurdes pour 2008!
    (mais trop de poils)
    Pour pleins de tapis, mais auto.
    En creusant des oh c’est beau!
    Chapiteaux dans la lune.
    Pour des oh ça va sans plume.
    Ah oui les paquerettes sont déjà dans la tête.
    Et l’étoile tissée plein de bettes.
    On continue pour la fois prochaine.
    comme le traineau, les rennes.
    Une nue et des lutins.
    Plein de poux, un briquet.
    Un Guy mauve mieux que tu l’embrasseras.
    Et un Führer qui gronde.
    L’eau bout c’est la nuit.
    On peut pas souhaiter une fureur aux gens.
    Jean.
    Bon on pot peau peut plus.

    voilà.

    on signe.

    hihihi et héhéhé

  28. cAt Says:

    Creusons: libertaire ne se termine pas en -isme.

    2008, année de toutes les bonnes révolutions…

  29. MonsieurA Says:

    et un site tout neuf à mettre en lien:
    http://resf.be
    (réseau éducation sans frontières en Blegique)

  30. julien uh Says:

    1. Euh pour power4you, je pense qu’ils ont réalisé un appel d’offres et c’est… Lampiris qui a remporté le marché. C’est le serpenet qui se mord la queue, si ce ‘nest que power4you est un anneau (de la queue du serpent) social-démocrate de protection de plus, c’est tout. de la cogestion, quoi

    2.
    a) Monsieur A :
    – Donc resf défend les petits n’enfanst sans-papiers (les autres on s’en fout, sauf de manière indirecte et très “parce qu’il le faut bien”, mais n’ a pas de réelle revendication dans son appel ?
    – faut dire c’est conforme à “laisser tomber les prétentions universalistes”. stalino-anar, je connaissais pas encore, camarade 😀 c’est la révolution dans un seul logis ? Au preier pandore venu, une nouvelle communauté anar va donc succomber après avoir produit 3 tomates “collectives”. bon, je sais, j’exagère 😉 mais tu négliges un élément très important qui consiste précisément à exporter les luttes (entre autres pour ne pas se faire écrabouiller en 30 secondes)

    b) Renaud : euh trève d’idéalisme : l’Etat et l’Union européenne ne veulent simplement pas détenir les compétences, les pouvoirs que tu évoques. L’enjeu est plutôt comment s’approprier l’Etat sans, comme le dit Alain, qu’il devienne “un moyen de contrôle [car]cela va nous obliger dans notre propre structuration militante à s’adapter à son modèle de fonctionnement et de prises de décisions, à la définition actuelle de la “démocratie libérale”” oué , l’Etat est mort vive l’Etat ? Le fait est qu’il s’agit non pas de détruire l’outil mais ceux qui l’utilisent (d’accord c’est trop manichéen en une phrase, mais je m’arc-boute au principe). Le fait est que (aussi), l’etat réapproprier doit pouvoir tolérer, que dis-je encourager des formes d’organisation à côté de lui et le remplaçant à terme.

  31. MonsieurA Says:

    julien:
    – ça c’est une accusation un peu facile…
    je pense que tu as lu notre appel avec trop de sclérose “vieille garde militante”.
    L’enjeu est de partir de situations concrètes (ici autour du monde scolaire), afin d’activer des réseaux de solidarité et de lutte, qui peuvent être autant de levier de politisation pour aller sans doute plus loin. Effectivement nous n’avons pas la prétentiton de proposer une charrue doctrinaire toute faite. Et je reste, en tant qu’individu pour la destruction physique de tous les centres fermés et de toute les frontières. Mais pragmatiquement, par ou on commence et avec qui?
    je pense que l’expérience française de resf est pleine d’encouragements, et d’ailleurs soutenue par un très large panel des orga d’extrême gauche (mais pas uniquement)
    – je suis pour la révolution mondiale. Mais elle ne commence pas d’emblée à un niveau mondial, et il faut être un peu naïf pour condidérer qu’on puisse embarquer dans une même direction universelle la plupart des habitants de la terre. donc avançons, créeons, résistons, à notre niveau, et créeons des réseaux, “exportons”, “importons” les expériences, et gardons le dynamisme et la richesse de la diversité des expériences. Tout celà dans une exploration démocratique, et non dans une prétention théorique de “guider” qui que ce soit.

  32. julien uh Says:

    non pas d’accord monsieur A.
    un appel à ne rien faire si ce n’est se réunir en comités come protecteur des enfants sans-papiers ça ne me convient pas du tout.
    Un vaste mouvement a pu se mettre en place en belgique par le passé (et je ne parle pas de la régularisation de 1999 mais bien aussi de l’après) grâce certes à des assemblées de voisins (où l’on a cherché une accroche géographique plutôt que scolaire avec, dès lors et directement, toutes les catégories de sans-papiers). Mais d’un autre côté, donc il y eut des revendications très concrètes et très idéologiqiues soutenues par de nombreuses organisations parfois plus frileuses. ces revendications étaient les suivantes et tu les connais : arrêt des explusions, fermeture des centres fermés, régularisation de tous les sans-papiers et, conclusion finale, liberté de circulation et d’installation.
    Ca ne date pas de 1917 ou 1936 mais de 2003. Je pense qu’il est très rapide de les laisser tomber pour en fait éviter toute contradiction au sein d’une organisation (ou simplement se dire qu’on fera cela plus tard pour finalement ne plus jamais débattre) empêtré que l’on est à devoir amener des couvertures aux-sans-papiers et à donc faire le boulot de msf ou de la croix rouge.
    je peux faire des concessions, mais un appel aussi creux, je ne peux y souscrire.
    je cite la conclusion de l’appel : Nous sommes convaincus que l’engagement au sein d’un tel mouvement sera bénéfique pour les jeunes sans-papiers mais aussi pour chacun de nous par l’apprentissage de l’action collective démocratique et de la solidarité en acte : c’est dans l’action que les mots égalité et liberté pourront prendre tout leur sens j’aurais préféré STOP aux expulsions de sans-papiers

  33. MonsieurA Says:

    je ne t’oblige pas à souscrire à cet appel, et resf que l’on essaie de construire en belgique n’a pas la prétention de dicter la ligne politique à avoir sur cette question, ni même prendre la place d’autres.
    Le fait que resf existe ne m’empêchera pas de garder ces revendications que tu cites, de les défendre, de les exprimer individuellement et collectivement.
    Je ne rêve qu’à détruire physiquement tous les centres fermés, et je ne fais pas de hiérarchie dans les drames des êtres humains “sans-papiers”.
    Le but de resf n’est pas “d’amener des couvertures” aux sans-papiers, mais de concrètement empêcher des expulsions, et aider des familles dans leur démarche de régularisation.
    Je reconnais que ce n’est pas exhaustif, et ça n’en a pas la prétention.
    Je reconnais aussi que ce sont encore les balbutiements, et que beaucoup de choses doivent encore se préciser.
    Mais je crois au potentiel de ce genre d’initiatives, et la la force d’un certain consensus qui réunit des avis différents, certes.
    Et je suis certain que “STOP aux expulsions” sera exprimé clairement par resf.

  34. cAt Says:

    Ju, RESF n’est qu’un des maillons dans la lutte contre les politiques débiles concernant les sans-papiers.

    On vit dans un pays qui “oblige” tous les enfants de 6 à 18 ans d’aller à l’école, avec ou sans papiers. Mais qui, sans vergogne, expulse certains d’entre eux parce qu’ils n’ont pas de papiers.

    Que fait-on quand justement on bosse dans ces structures scolaires (ou extra-scolaires) ?

    Rien?

    La résistance doit s’organiser dans tous les lieux possibles. On doit humaniser le débat sur les sans-papiers si on veut qu’il s’étende. Les grands principes, c’est bien beau mais rien ne vaut la confrontation directe ave une problématique pour pouvoir la combattre plus largement…

  35. thitho Says:

    Je suis bien la logique de Monsieur A, mais il est aussi vrai que l’on recule, que l’on recule, que l’on recule…

    De l’Internationale, la seule, la vraie (1866) (je plaisante), aux révolutions, aux syndicats de plus en plus conservateurs, en passant par les Bolivariens, les nationalistes basques ou irlandais, de l’illusion des révolutions russe, chinoise, viet, cub… aux gueules de bois de Billancourt et Mitterand, du socialisme universel (catholique?) aux socialistes régionalistes, et enfin des grêves générales au finish aux grêves de la faim pour en “sauver” 30 avec les bouches cousues, nous ne pouvons que constater que l’on recule, on recule, on recule…

    Plus le temps avance, moins nous parvenons à affirmer ce qui fait notre identité révolutionnaire. Les meilleurs d’entre nous dépriment, se présentent sous le drapeau vert aux élections et/ou font des gosses -à part Ju, mais lui c’est parce qu’il se sacrifie pour devenir le nouveau Lénine…

    Alors quoi? Combien de temps allons-nous reculer?
    Même dans les fermes, les cours ont des murs, il faudra bien s’arrêter.
    Finira-t-on par exiger fermement des conditions d’expulsion décentes?
    Renoncera-t-on aux droits du travail pour sauver la liberté de circulation -et nous allierons-nous aux libertariens? Ou renoncera-t-on à la liberté de circulation pour conserver les miettes des droits du travail -pour nous allier aux humanistes du centre-gauche qui disent non?
    Sommes-nous une génération sacrifiée en attendant la déconfiture de la croissance illimitée?
    Qui a vu le dernier Spider-Man?

  36. MonsieurA Says:

    moi je dis on recule pour mieux ré-avancer!
    Il y a je pense trois sujets fondamentaux à propos desquels il est possible de tracer des pistes de résistance et de construction politique “révolutionnaire” (à part les expériences de vie quotidienne):
    -la lutte en soutien au personnes qui se déplacent dans le monde, victimes des différences de classes entre nord et sud, et du boum démographique.
    -la lutte écologique (sans prétendre peut-être “décroître” – car la décroissance n’est sans doute qu’un luxe que peuvent se permettre les militants du nord, issus des classes moyennes et aisées? la “décroissance” ou le “statu quo” ne vont-ils pas figer les rapport de classe actuels, au détriment du tiers monde?)
    -la lutte contre la pauvreté.

    ces trois luttes ont selon moi le potentiel, si on les mène sans oublier la question cruciale de l’organisation démocratique, de réactualiser un anti-capitalisme radical et pragmatique, riche et concret.

    soyons optimistes, exigeons le possible!

    😉

  37. julien uh Says:

    “moi je dis on recule pour mieux ré-avancer” bientôt tu vas devenir le grand défenseur de la sécu :-). Je comprends bien la volonté de faire du concret mais ne suis pas d’accord avec tes initiatives => Bon allez sérieusement et avec plaisir, j’aimerais bien boire un verre avec toi quand tu passes à bruxelles. Mes occasions de passer à Houyet seront rares jusqu’au mois de mars;

  38. thitho Says:

    Eh, Monsieur A…
    tu trouves que c’est optimiste d’exiger ce qui est possible?
    À la rigueur c’est légitime (encore que le fascisme soit possible), mais je ne sais pas si c’est optimiste…

    Eh, Monsieur A, quand est-ce qu’on se boit une Saint-Feuillen virtuelle???

  39. Un Homme Says:

    C’est interessant de constater que de propagande & lessives on en vient a parler de sans-papiers, alors que chacun sait bien, comme le rappellait le ministre Hortefeux, que les sans-papiers ne sont justements ni propres ni honnetes…

    Sinon, des trucs en -aire dont on doit se mefier: militaire, doctrinaire et humanitaire 😉

  40. charlotte Says:

    Facile:

    tu trouves deux, trois personnes dans la même situation que toi dans ton quartier. Vous faites la lessive des uns et des autres à tour de rôle à la même fréquence que pour vous seul
    comme tu as du linge propre toutes les semaines ou 15 jours (à vous de voir) tu ne dois plus le faire sécher puisque tu as du TEMPS!

    l’idéal serait bien sûr une pièce commune dans le quartier pour les habitants avec des équipements collectifs pour éviter d’avoir chacun sa machine, son congel, sa foreuse, sa friteuse, sa ponceuse, sa malette à outil,…

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