Candidature de Bové et boycott médiatique

Friday, February 2nd, 2007 @ 12:28 am | Objectif nul

Bon, en bonne petite soldate, je vous répercute une info qu’on (mmmh les “on” mystérieux) m’a demandé de répercuter largement.

Lors de la conférence de presse “d’annonciation” présidentielle de José Bové, le collectif “Banlieues et Immigration avec José Bové » a pris la parole pour dire qu’ils iraient faire campagne en portant sur le devant de la scène les problèmes toujours non résolus de précarité et de discriminations que subissent les jeunes et vieux “banlieusards”.

Cet événement (c’est quand même la première fois qu’une place de premier plan était donnée aux mouvements issus des banlieues dans la campagne présidentielle) a été totalement boycotté par les médias (TFI, Fr 2, I-tele, LCI, BFM, Euronews,RFI, France Info,…).

Ca commence à devenir insupportable, non?

Pour un Collectif « Banlieues et Immigration avec José Bové »

Ces dernières années, les cités populaires et leurs habitant-e-s se sont systématiquement retrouvé-e-s en première ligne de l’actualité.

Confrontés aux racismes anti-noirs anti-arabes, anti-musulmans, victimes de discriminations dans l’accès aux droits fondamentaux (emploi, logement, services publics, éducation, etc.), objet d’une stigmatisation permanente, de violences policières et d’un traitement sécuritaire d’exception justifié par des lois de plus en plus répressives, les habitant-e-s des quartiers revendiquent leur droit à la dignité et la reconnaissance de leur appartenance à cette société.

Nous refusons, d’être pointés du doigt, accusés de tous les maux parce que pauvres, sans abris, squatters*,* chômeurs, bénéficiaires du RMI, jeunes, étrangers, immigrés… Nous refusons d’être les objets d’une stigmatisation effrénée sous couvert des justes combats, que nous partageons, en faveur du droit des femmes, du droit pour tous de vivre dans la sûreté, du respect des valeurs républicaines et de la laïcité.

Nous refusons de subir la condition d’alibi, de bouc émissaire et, partant, de victime d’une violence policière d’exception et de servir de justification à la mise en place d’un nouvel ordre liberticide pour toutes et tous.

Nous refusons que lors des prochaines élections, nos quartiers populaires deviennent le terrain de manoeuvres populistes et dangereuses. Nous refusons d’être pris en otage dans des stratégies électoralistes, partisanes et peu soucieuses du bien commun.

Il y a urgence !

STOP à la récupération démagogique du thème des banlieues,
STOP à l’utilisation des minorités comme bouc émissaire,
STOP à l’instrumentalisation de l’immigration à des fins électoralistes,
STOP à cette morale paternaliste censée éduquer les racailles « kärcherisables » que nous serions, qui se cache derrières les valeurs de la république.
STOP à ceux qui attisent la logique de violence et font de la peur leur fonds de commerce

Nous sommes des femmes, des hommes, des étudiant-e-s, des travailleurs, des chômeurs,des retraités, des sans papiers, et/ou des militant-e-s associatifs issu-e-s de la formidable diversité ethnique, culturelle, générationnelle et confessionnelle présente dans nos banlieues.

Cette richesse humaine est notre patrimoine commun et fort de cette diversité nous refusons la domination d’une soit disant “élite” autodésignée qui se montre sourde aux aspirations populaires. C’est pourquoi nous voulons parler de notre propre voix et mener à notre façon notre combat légitime pour le respect des droits fondamentaux.

Il est donc important à nos yeux d’alerter les citoyens pour soutenir les exigences politiques suivantes dans le cadre des élections présidentielles, législatives et locales à venir :

  • Lutte contre l’apartheid urbain dont sont victimes nos quartiers, le racisme, la xénophobie, le négationnisme historique et culturel, la discrimination et les différentes expressions du racisme, dont l’islamophobie et la négrophobie croissantes, subies par celles et ceux qui y vivent.
  • Abolition de la « préférence nationale » qui existe encore dans l’accès au logement, à l’emploi, à la fonction publique ou aux droits civiques,
  • Sanctions fortes contre les violences policières qui s’abattent aveuglement et injustement sur nos cités.Amnistie pour les révoltés d’octobre novembre 2005
  • Abrogation des lois répressives (stigmatisation des populations, atteintes aux libertés individuelles et collectives, aggravation pénale, augmentation exorbitante des pouvoirs de la police dite de proximité au travers d’institutions telles que la Brigade Anti-Criminalité, la loi du 3 avril 1955 n°55-385 instituant l’état d’urgence).
  • Abrogation des lois CESEDA, Pasqua, Debré, Chevènement, Méhaignerie, Guigou et leurs remplacements par une loi garantissant le droit du sol et les droits des étrangers.
  • Dépénalisation du séjour irrégulier, fermeture des centres de rétention et abolition des restrictions imposées au regroupement
  • Régularisation immédiate des sans-papiers avec une carte de séjour de dix ans.
  • Extension des droits civils et politiques déjà accordés aux citoyens européens pour les élections locales et européennes à tous les résidents extracommunautaires.
  • Ouverture des emplois ouverts aux résidents communautaires à tous les résidents étrangers.
  • Suppression de la double peine
  • Ratification de la Convention des Nations Unies sur la protection des travailleurs migrants et des membres de leur famille.
  • * Tous les résidents, nationaux comme étrangers, bénéficieront des mêmes droits sociaux et politiques.

    * Engagement pour une solidarité juste et égalitaire avec les départements et territoires d’outre-mer, respectant leurs droits d’autogestions, de coopérations internationales et d’autodéterminations

  • Engagement pour une solidarité internationale qui refuse le pillage des richesses du tiers-monde, les échanges économiques inéquitables, la logique du choc des civilisations et toutes les formes d’impérialisme (recolonisation US du Proche-Orient, occupation de la Palestine, Françafrique…).
  • A l’élection présidentielle de 2007, la candidature de José Bové peut porter ces exigences.

    Pourquoi ?

    Parce que ce n’est pas une candidature d’appareil.

    Parce que José Bové est depuis longtemps présent et solidaire dans les luttes antiracistes, altermondialistes et écologistes.

    Parce que cette candidature est une synthèse prometteuse au sein de la gauche entre progrès social et lutte contre le racisme et les discriminations.

    C’est pourquoi nous proposons la création d’un collectif « Banlieues et Immigration avec José Bové » dont l’ambition est de mettre en synergie tout-e-s celles et ceux, associations, groupes ou individus qui se reconnaissent dans ces objectifs et veulent faire reconnaître le poids politique de leur engagement et de leurs convictions durant la campagne de José Bové et dans la dynamique populaire qui doit être la sienne.

    Nous appelons donc toutes celles et tous ceux sensibles à cette dynamique de rejoindre le collectif « Banlieues et Immigration avec José Bové » afin que nous nous battions ensemble pour des progrès concrets des conditions de vie des habitant-es des cités.

    Premiers signataires :

    Julien Akif (JCR / Collectif Jeunes 95, Sarcelles), Corinne Angelini (Saint-Denis), Yassine Ayari (Militant associatif), Karim Azouz (Collectif des Musulmans de France), Hocine Bardi, Tarek Ben Hiba, Hamida Ben Sadia, Amine Benmansour, Alain Bertho, Youssef Boussoumah
    (membre du Mouvement des Indigènes de la République), Abdelaziz Chambi (Divers-cité), Adrian Cossic, Christine Delphy (membre du MIR), Norredine Iznasni (militant associatif, Nanterre), Sadri Khiari (membre du MIR),/ /Adjera Lakehal-Brafman (militante associative, Saint-Denis), M’Baireh Lisette (membre du MIR), Mehdi Meftah (membre du MIR ), Julien Lusson, Yamin Makri, Fernanda Marrucchelli, Nasr-eddine Mehadji (CMF, Bagneux), Abdel Ghani Moussalli (Nantes), Ramzi Oueslati (Militant associatif Val de Marne), Eros Sana (Veto, ! Zones d’Ecologie Populaire), Omeyya Seddick, Mourad Slimani (Union d’Associations pour la Diversité et l’Egalité), Liman Wajdi (Veto! Garges-Sarcelles).

    Et pour que les choses soient claires, moi, j’aurais préféré Clémentine Autain 😉

    2 Responses to “Candidature de Bové et boycott médiatique”

    1. thitho Says:

      c’est trop long, c’est chiant, je vire à droite, tiens… 🙂

      (bon sérieusement: allez José… t’es le plus marrant… Vive Astérix président…)

      (c’est le plus sérieux que je peux)

    2. le blog de cAt » A la recherche de la nouvelle star… Says:

      […] avais déjà un peu parlé ici. Perso, j’aurais préféré Clémentine Autain mais bon… Hein… C’est quand […]

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