De la naissance d’un nouveau clivage…

Wednesday, August 29th, 2007 @ 11:41 am | Objectif nul

Alors que le Roi gâchait vainement son week-end à trouver une solution à la formation d’un gouvernement orange bleu, les verts francophones se retrouvaient, comme ils en ont l’habitude chaque fin d’été, dans un coin perdu (mais ensoleillé) au fond des Ardennes pour leurs traditionnelles Rencontres Ecologiques d’Eté.

Le seul point d’accord des futurs partenaires de l’orange bleue étant la non sortie du nucléaire et les verts belges étant beaucoup trop unionistes au vu des standards du reste du monde politique belge, il ne restait aux écologistes francophones qu’à se concentrer sur des sujets éminemment plus sérieux.

Sans doute avez-vous encore quelques réminiscences de vos études pour les uns ou de vos lectures pour les autres. Les noms de Lipset et Rokkan ne vous sont certainement pas inconnus. Ou plutôt leur réflexion (et celle d’autres après) sur la partition du monde politique selon différents clivages doit-elle vous dire sérieusement quelque chose. Oui, les axes possédant/travailleur, chrétien/laïc, rural/urbain, matérialiste/post-matérialiste, …

Et bien, ce week-end, ce qui n’était qu’une querellette de blog (sur ce blog, oui) s’est définitivement transformée en un clivage idéologique des plus puissants.

Baptiste en est témoin et je lui demanderais, en toute magnanimité de compléter ou rectifier mes propos, mes souvenirs de ce samedi soir historique ayant pu sans doute être altérés par l’abus de produits équitables et locaux…

A l’instar du Roi, nous avons consulté les plus grands : Présidents de parti, Ministres d’Etat, Directeur de centre d’études, Ministre en fonction, Député-e-s, Sénateurs, Directeur politique, … Des amitiés se sont brisées mais des contrats ont été reconduits.

Chacun-e a choisi son camp. Mais la fracture est grande. Les positions sont partagées et, ce, selon une ligne qui transcende Wallonie et Région bruxelloise. La réconciliation est assez difficile à envisager dans un futur proche.

Et vous ? Vous dites UN prout ou UNE prout ?

Le tenant d’un des deux camps fait (abusivement) appel à un (pseudo) petit expert français prénommé Robert pour appuyer sa position.

L’Académie française ne s’est toujours pas positionnée sur ce débat.

Jacques Mercier nous affirme que « Le mot est soit une interjection invariable soit un nom masculin. ». Je tiens quand même à rappeler au lecteur impartial que Jacques Mercier est mouscronnois…

Jean-Jacques Jespers ne nous a toujours pas répondu.

L’ombre du belgicisme plane sur le ou la prout… Même si le correcteur word branché sur « français (Belgique) » s’obstine à souligner « la » en vert (mais on sait qu’on ne peut pas lui faire confiance depuis ceci ).

D’aucun annoncent déjà triomphants que le choix du genre définirait la pureté des origines bruxelloises. Mais, à la réflexion, ça ne tient pas la route. L’accent bruxellois de Stéphane H est quand même vachement outre mosan. Et même moi, qui suis issue d’une famille de bruxellois immigrés en Wallonie et qui ai su ce qu’était « un ket » beaucoup plus tôt que ce qu’était « une quette », je revendique haut et fort mon féminin.

Bref, le débat est ouvert et est bien loin d’être refermé. Ami lecteur, choisis ton camp…

12 Responses to “De la naissance d’un nouveau clivage…”

  1. MonsieurA Says:

    c’est quoi cette histoire immigrés bruxellois???
    ma mère est ardennaise, une vraie, et mon père (certes né à bruxelles) est hennuyer d’origine.
    j’ai juste deux grands-parents qui ont dans leur jeune temps habité à bruxelles.

    Alors soit tu cherches, dans une lâche visée électorale, à te construire un pedigree de bruxelloise, soit c’était vrai, tu n’es pas masseur…

    Sinon, j’affrime ici, du haut de ma grande autorité scientifique, qu’on dit bien UNE prout.

    Alain Lemaitre, agrégé de philosophie.

  2. Un Homme Says:

    A voir la teneur des debats qui anime l’ecologie politique en Belgique, je crois qu’on peut sans conteste affirmer que le vent du renouveau souffle (a un stade tres eleve sur l’echelle des beaufs forts)

    😀

  3. cAt Says:

    Leur jeune temps, leur jeune temps… Je te signalerais que tous les enfants de tes grands-parents paternels sont nés à Saint-Pierre et que, tels des missionnaires, ce n’est qu’après qu’ils se sont alors installés à La Louvière faire de la médecine pour le peuple (comme quoi, le PTB n’a rien inventé).

    Et même si je comprends sans traducteur le vieux Monsieur pervers d’Allo Police, je maintiens, j’ai su ce qu’était un ket (le nom que ton grand-père utilisait pour toi en l’occurence) bien avant de savoir ce qu’était une quette…

    J’essaye juste de réconcilier le pays en montrant qu’avec deux grands-parents bruxellois issus de familles un brin flamandes (oui Pinpin, j’en profite pour cracher à la face du monde l’horrible vérité: nous (toi et moi, donc toi aussi) avons un aïeul qui était dans la police louvaniste!), un grand-parent flamand et un dernier grand-parent de Bouillon, mon belge est riche et diversifié. Et peut donc servir sans souci de référence.

    Loin de moi, donc, la volonté de me faire passer pour ce que je ne suis pas. Les mots “La Louvière” resteront de toute façon éternellement gravés sur ma carte d’identité et, un jour peut-être, je vous expliquerai mes douces années dans le même Athénée qu’Hervé Hasquin, Olivier Chastel ou Vincent Decroly (Joëlle Milquet, elle, elle allait à l’école (catho évidemment) d’à côté).

    Nondidju, j’y ai quand même gagné un concours d’orthographe. Tous ces efforts pour rien?

  4. bapt Says:

    “Estompement de la norme” quand tu nous tiens… Alors désormais c’est l’usage qui fait la règle ?

    Robert et Jacques sont formels… Vous ressortiriez grandis d’admettre votre erreur.

    “Le sage change d’avis et le sot s’entête.” (dicton espagnol)

  5. MonsieurA Says:

    cat bon ok on a un peu de bruxellois je dis pas le contraire 😉

    on a raison de toute façon au sujet de LA prout, et d’ailleurs je vois pas pourquoi il faudrait se justifier, que reste-t-il de l’efficacité de l’argument d’autorité??

    bapt: oui l’usage fait la règle, tiens, sinon c’est quoi? C’est Dieu qui décide?

  6. thitho Says:

    Moi je dis un pet, je ne sors pas de lÀ…

  7. Unpied Says:

    Il me semble que le bon usage voulût que l’on se retienne. Nomdidju.

  8. cAt Says:

    Effectivement, ma grand-mère, interrogée sur le sujet, a répondu “je ne dis pas”…

    (et attention aux prouts silencieuses)

  9. thitho Says:

    Un bon pet, je ne dis pas, mais une prout, ma chère, ça non!

  10. bapt Says:

    Il est à souligner que Benoît Poelvoorde, dans le Vif-L’Express de vendredi dernier dit “LA prout”. Cela sonne décidement faux à mes oreilles.

  11. cAt Says:

    Si c’est Benoît Poelvoorde et le Vif-L’Express qui le disent, je pense qu’il ne te reste plus qu’à t’incliner…

  12. le blog de cAt » De la naissance d’un nouveau clivage… La suite! Says:

    […] L’année passée, les Rencontres Ecologiques d’Eté avaient fait émerger le clivage entre les partisans du prout et ceux (qui ont raison) de la prout. […]

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