Archive for the 'Police partout…' Category

Aujourd’hui, il y a encore des gens pour s’inquiéter!

Friday, June 6th, 2008

Ca fait plusieurs années que je m’inquiète pour nos libertés fondamentales et, particulièrement celles d’opinion et d’expression.

Fin des années 90, ça a été d’abord ces étudiants et professeurs liégeois jugés pour avoir écrit sur le sol, à la peinture à eau, des slogans lors des grèves de 1995.

Puis, ça a été Clabecq et le recours à une loi de la fin des années 1800 qui disait, en substance, que tout ceux qui disaient des choses qui pourraient amener des gens a commettre des actes délictueux seraient aussi coupables que ceux qui ont commis des actes délictueux.

Après, ça a été Bahar et le procès du DHKPC.

Puis le tag de Thierry.

Puis l’alerte au terrorisme sur Bruxelles (tiens, elle est toujours effective ou pas? Faudra que je demande…).

Aujourd’hui, c’est le Secours Rouge. Des dizaines de perquisition et quatre personne sous mandat d’arrêt pour “participation aux activités d’une organisation terroriste”.

La journaliste a passé sa première nuit en prison.

Et je m’inquiète, oui, je m’inquiète. Je ne suis d’ailleurs pas la seule.

Je me dis que le coup est bien joué. Evidemment, le lien avec les CCC, ça renforce l’option “terrorisme” auprès de la population. Je me dis aussi que la RTBF est bien pleutre. Assurer dans tous ses billets d’infos que l’arrestation d’un membre de sa rédaction ne concerne que des éléments de sa vie privée, sans se poser une seule fois la question du bien fondé de cette arrestation.

Moi je me la pose. Et je n’en ai pas dormi.

Thursday, June 5th, 2008

Quand j’étais en primaire, Madame Bury, ma prof de morale, avait une affiche juste au-dessus de son tableau:

Quand ils sont venus arrêter un juif
Je me suis dit : “un juif de plus ou de moins, il n’y a pas de quoi s’inquiéter”.

Quand ils sont venus arrêter un catholique
Je me suis dit : “un catholique de plus ou de moins, il n’y a pas de quoi s’inquiéter”.

Quand ils sont venus arrêter un communiste
Je me suis dit : “un communiste de plus ou de moins, il n’y a pas de quoi s’inquiéter”.

Quand ils sont venus m’arrêter
Il n’y avait plus personne pour s’inquiéter.

En fait, cette affiche, je me rends compte que c’est une des pierres angulaires de mon engagement politique.

Et aujourd’hui plus que jamais.

Le sang sur les mains et le vomi sur les pieds…

Tuesday, May 6th, 2008

Bon… J’allais confortablement m’installer devant la dizaine de dossiers que je dois encore examiner pour demain matin quand l’appel du blog a sonné.

Je ne pensais pas qu’une simple humeur sur facebook allait attirer des réactions aussi vives et aussi vite.

Puisque “Catherine est hallucinée par le reportage de propagande au JT de la RTBF sur les cdH et PS au centre fermé (bordel!)”, Catherine va prendre le clavier et faire ce post pour lequel elle vient juste de dire qu’elle n’avait pas vraiment le temps tout de suite.

Avant tout chose, je ne sais pas vous mais, moi, je suis tombée de mon divan quand j’ai vu le reportage diffusé au JT de la RTBF de ce soir sur les sans-papiers et le travail des sénateurs sur la question.

De la vraie propagande d’état. Où on ne voit QUE des socialistes et des cdH. En train de s’exciter en commission devant la Ministre Turtelboom ou à la sortie d’un centre fermé où on a osé leur confisquer appareils photos et gsm…

Loin de moi l’idée de remettre en doute l’engagement certainement sincère des trois sénateurs. Mais le reportage me laisse furieusement le goût d’une tentative de confection d’une nouvelle virginité sur la question. Virginité qui a, pour moi, été a jamais perdue pour le PS mardi dernier avec la rafle devant l’Office.

A ce que je sache, PS et cdH sont membres d’un Gouvernement (au moins pour quelques jours encore) qui n’a pas été fichu d’établir des critères clairs et qui déporte toujours des sans-papiers (sans parler de l’enfermement des enfants dans les centres fermés, contraire à la Convention Internationale des Droits de l’Enfant). Alors qu’il paraît que c’est une de ses priorités… Mais tout le monde sait que le sort de BHV est hautement plus prioritaire que celui de 150.000 personnes sans droits.

Alors, des paroles aux actes, j’aimerais ne plus à avoir à attendre…

(et j’aimerais aussi que la RTBF, sur un sujet pareil, prenne la peine d’interroger les sénateurs Ecolo qui siègent aussi dans la commission de l’intérieur…)

Et puis, faut-il encore rappeler que le parti socialiste est également celui du Bourgmestre de la Capitale. Qui est donc complice, sinon coupable, de l’enfermement d’une dizaine de personnes et de leur prochaine expulsion ?

La question est d’ailleurs revenue au conseil communal d’hier. En fin de conseil communal. Puisqu’on avait à traiter de la sanction du Préfet de Jacqmain. Pour laquelle le MRAX et les caméras s’était déplacés. MRAX et caméras qui ne sont étonnamment pas restés pour la question des sans-papiers…

(tiens donc)

D’abord, il faut que je vous explique une chose. Avant le conseil communal, les conseillers participent à ce qu’on appelle des “sections”, qui sont des moments de rencontre avec les échevins lors desquelles on leur pose toutes les questions techniques pour ne pas polluer inutilement le conseil communal (ou éclairer certains sujets).

Je fais partie de la section du Bourgmestre. J’ai donc posé la question des suites des arrestations mardi passé. Question à laquelle je n’ai eu aucune réponse vu que le représentant de la police n’était (exceptionnellement) pas là.

(oui, re-tiens donc)

Au conseil communal, il y a eu deux questions sur ce qui s’est produit mardi passé. Celle de Marie Nagy, (Ecolo) qui demandait des comptes, et celle de Julie Fiszman (PS), qui versait dans la justification (aaaaah mais comment établir un rapport de force avec le fédéral? et on ne peut pas dire que le PS n’a pas toujours été du côté des sans-papiers!).

Et une seule réponse du Bourgmestre qui a dit, en substance ceci:

  • Depuis le 1/11/07, sur 45 manifestations concernant les sans-papiers, 21 ont été formellement autorisées, 18 ont été tolérées, 6 manifestations spontanées ont été tolérées et une seule a été refusée (manifestation qui n’a d’ailleurs pas eu lieu).
  • Le Bourgmestre a toujours veillé à la liberté d’expression.
  • Il y aura une enquête interne et un suivi des plaintes. Le Bourgmestre a d’ailleurs rencontré les organisations et leur a expliqué que la cause des arrestations était les tentes. Et qu’à l’avenir, il était ouvert à toute action, si la demande en était faite.
  • Le Bourgmestre ne sait pas comment s’est effectuée la dispersion.
  • Il n’était pas prévu que les avocats viennent alors que ce n’étaient que des arrestations administratives mais le Bourgmestre a donné l’ordre de leur ouvrir les portes.

Ce à quoi, j’ai envie de rétorquer:

  • On établit un rapport de force avec le fédéral en montrant l’exemple. Capitale de la Belgique et de l’Europe, ce n’est quand même pas rien. Et si le Bourgmestre commençait par ne plus signer d’ordre de quitter le territoire comme le font les Bourgmestres Groen! et Ecolo? (mais il ne lui est pas possible de ne pas respecter la loi hein…).
  • Si les portes du Palais de Justice se sont ouvertes pour faire rentrer les avocats, pourquoi ne le se sont-elles pas pour faire sortir les sans-papiers?
  • Pour justifier leurs cumuls de mandats, les députés et ministres du conseil mettent chaque fois en avant le lien qu’ils peuvent faire avec leur autre niveau d’exercice. Qu’ils le fassent vraiment. Ou n’exercent qu’un seul mandat.
  • Il n’y pas eu de dispersion, vu qu’elle devait être faite à 16h et que les arrestations ont eu lieu à 15h55.

Pour le reste, tout se trouve ici plus bas…

(source: site de l’UDEP)

INFORMATIONS

Suite à la mauvaise foi déplacée de certains mandataires Ps et notamment de Freddy Thielemans, Bourgmestre de la Ville de Bruxelles il nous semble important de préciser certains FAITS :

Une demande d’autorisation a bien été introduite pour un rassemblement pacifique devant l’Office des étrangers par le Comité de soutien de l’ULB. (Copies des demandes et récépissés des fax envoyés à la police ET au bourgmestre transmises à Belga pour confirmation ; Fabian 0478 634 298).

Une demande de rencontre a été adressée à la ministre Turtelboom, envoyée à La Libre Belgique pour confirmation. La rencontre avait pour but de remettre à une note de recommandations en matière de politique d’immigration à la ministre. Demande répétée mais restée sans réponse.

Autorisation confirmée par la police le lundi matin à Martin Deleixhe, étudiant ULB et auteur de la demande 0494 81 46 38. Autorisation accordée de 14 à 16h !

Une délégation d’étudiants et de l’Udep s’est rendue à 14h30 rencontrer le Bourgmestre qui a refusé de les recevoir, physiquement et au téléphone ; Jalil – ULB 0472 214475).

Le bourgmestre avait bien l’intention de procéder à une arrestation collective et/ou une rafle pour les personnes sans papiers. Le terme de « dispersion » est mensonger ! Les premières arrestations ayant eu lieu à 15h55. Rtl et VRT était présentes, caméra au poing. Les bus servant à embarquer les 300 manifestants étaient rangés en bon ordre au bord du rassemblement dès 15h30 (finalement, 45 étudiants arrêtés et 90 personnes sans papiers raflées).

A 16h pile, les manifestants étaient cernés. Parmi eux, se trouvaient de nombreux enfants, dont certains ont pu échapper à la rafle. Un enfant Belge a été arrêté et emmené dans le bus- « panier à salades » (cf. images VRT). Il s’agit de Anaïs, fillette de 3 ans, qui était protégée des policiers par une voisine de l’occupation ULB, présente au rassemblement. Son frère lui, était perdu dans la mêlée et nous étions sans nouvelles de lui.

Les arrestations se sont passées de façon extrêmement et inutilement violentes (voir VRT et Alain Adriaens ex-député arrêté violemment). Lors de la charge policière à 16h, de nombreux enfants, dont certains en bas âge se trouvaient parmi les manifestants. Edwin et Giovanni de l’occupation de l’ULB entre autres et qui sont rentrés terrorisés sur le campus.

Lors de la détention, les personnes sont restées menottées dans le dos, sans droit ni à boire ni à se rendre à la toilette, pendant près de 6 heures.

Les policiers refusaient l’intervention d’un médecin réclamé dans de nombreuses cellules, pour un cas de crise (emmené en ambulance par la suite) et de malaises graves. Une personne malade a été retirée de sa cellule et placée en isolement car son état mental dérangeait les policiers. Dans sa cellule il s’urinait tellement dessus que l’urine coulait dans le couloir. Cette personne qui présentait des symptômes manifestes de crises mentales a été libérée après 8h de détention.

A 1h45, nous avons reçu des sms des détenus « Les policier frape uns sans papier », à 1h52, nouvel sms : « un sans papier tortoure par les policiers ». (1 sms venant de Fouzi, membre de l’Udep ULB). Après plusieurs témoignages de détenus libérés vers la fin de la nuit, nous avons appris qu’il s’agit d’un guinéen, Mohamed Camara, actuellement incarcéré à Merksplas.(Son avocat qui lui a rendu visite ce matin – 02 508 89 91 ou 02 332 58 70) . Mr Camara a été frappé et étranglé, il criait « ne m’étranglez pas s’il vous plait ! ». Il s’est finalement échappé dans le couloir et a été ramené dans sa cellule où 7 policiers se trouvaient seuls avec lui. A ce moment là, on entendait que des cris et on ne pouvait plus voir ce qu’il se passait (Témoin 0471375776).

Outre les nombreuses maltraitances, l’humiliation était la norme lors des prises d’identités. Sans papiers bousculés, insultes racistes « babouin, macaques »,…

Et puis ce communiqué du Comité d’actions et de soutiens des sans papiers de l’ULB, qui étaient venus en nombre et qui sont restés courageusement des heures que le point arrive enfin. Et qui étaient également sous bonne garde policière… Et avec qui j’ai eu le grand plaisir d’aller boire un verre après (rien à dire, nous avons les mêmes valeurs, notamment en termes de cafés :))

L’Etat a (encore une fois) du sang sur les mains

Friday, May 2nd, 2008

Hier vers 15h, il a pris ses draps et s’est dirigé vers les toilettes.

Il a sans doute pensé une dernière fois à son amie qui porte son enfant.

Mais la perspective d’une nouvelle tentative d’expulsion vers le Cameroun a pris le dessus.

Il faut dire que celle de samedi passé, même si elle avait pu être déjouée par des passagers tout simplement humains (cf. témoignage infra), avait été particulièrement violente et stressante.

Ce n’était plus vivable.

Tué par l’Etat belge, il s’est pendu…

Bonjour à tous,

Je vous envoie ce message de Mons en Belgique. J’y suis arrivé hier 26 avril 2008 peu après minuit et après avoir été expulsé violemment du vol de SN Bruxelles Air Lines à destination de Kinshassa via Douala et gardé en cellule à l’aéroport de Bruxelles de 11:00 à 22:00 sans manger, ni boire et sans pouvoir contacter ma famille.

Petit compte rendu:

Nous sommes le 26.04.2008, je me rends au Cameroun pour mes vacances. Je pars de Clichy à 5:30 en taxi pour CDG1. Je pars de Paris à 7:40 pour Bruxelles avec un vol SN Bruxelles Air Lines et doit prendre la correspondance pour Douala à 10:40 à l’aéroport de Bruxelles.

Lors de mon entrée dans l’avion entre 10:00 et 10:45, je suis bien accueilli par les hôtesses, je vais rejoindre mon siège, le N° 41H qui se trouve vers le fond de l’avion, à 5 ou 6 rangées de mon siège. Lorsque j’y arrive, il y a au fond de l’engin à la dernière rangée des hommes habillés en tenue grise et qui essayent de maitriser un homme de couleur noire. Celui-ci se débat et crie : « Au secours, laissez moi, je ne veux pas partir». Les hommes en gris essaient de l’empêcher de parler en l’étouffant. Le jeune homme se débat comme il peut et continue de crier car il y a sur lui 4 colosses en gris. D’autres policiers en civile ont établis un périmètre de sécurité et personne ne peut aller vers le lieu du drame qui se déroule sous nos yeux.

Je me rends compte que c’est une expulsion, l’homme que l’on expulse est toujours maitrisé et étouffé et pousse des cris que l’on n’entend plus bien.

Je me souviens alors de Semira Adamu, une jeune nigériane qui était morte en septembre 1998, il y a 10 ans lors d’une expulsion similaire à celle qui se déroule sous mes yeux dans un avion Sabena.. Que dois-je faire ? Rester sans rien dire comme les autres ? Agir ?

En tant que militant des droits de l’homme et des étrangers, je me lève, interpelle l’hôtesse la plus proche de moi proteste en lui disant fermement et à voix haute que ceci est un vol commercial et que je ne saurais voyager dans ces conditions. D’autres passagers jusque là restés calmes se lèvent et protestent à leur tour. Je filme comme d’autres passagers la scène avec mon appareil photo. Devant cette protestation générale, les hommes en gris quittent l’avion avec leur passager. Quelques minutes plus tard, des policiers montent dans l’avion, trois personnes sont désignées par les policiers en civil, je suis parmi elles.. Les policiers nous demandent de quitter l’avion, lorsque je pose la question pourquoi, ils se jettent sur moi, menottes aux mains, coups par ci par là, je saigne, je suis trainé dans les couloirs de l’avion et puis dans les escaliers avant d’être jeter dans un fourgon de la police sans mes 2 valises en soute et ma petite valise de cabine. J’ai quelques bobos sur le visage et les mains blessées par les menottes. De ce fourgon, je remarque qu’une policière a mon appareil photo dans la main et visionne certainement mon petit film de la scène de l’avion. Une dure et longue journée commence pour moi sous les insultes et les maltraitances des policiers qui m’emmènent au cachot de l’aéroport de Bruxelles.. A 13:35 la police nous libère, nous sommes 2 à ce moment un autre camerounais qui était dans la bande des trois expulsés et moi. Je n’ai plus vu le troisième, un homme de couleur blanche.

Au moment de notre libération, la police nous informe que nous ne voyagerons plus pendant les six prochain mois avec la compagnie SN Bruxelles Air Lines. A la question de savoir comment nous allons faire pour nous rendre au Cameroun, la police nous renvoie vers la compagnie.

Avec mon compagnon d’infortune, nous nous y rendons. Nous demandons à rencontrer l’un des responsables de la compagnie, on nous indique que le responsable de la sécurité de la compagnie arrivera bientôt. Nous patientons, j’ai une pensée pour ma petite fille qui m’attend à Douala avec impatience et enthousiasme et qui certainement sera très déçue de ne pas me voir.. Je suis en colère, très en colère.

La responsable de sécurité de la compagnie arrive et nous informe que nous avons tous les 2 étés fichés dans la liste noire (pas blanche) de la compagnie et ne pourrons plus voyager avec elle pendant les 6 prochains mois. Je lui demande alors comment nous faisons dans ce cas pour arriver à Douala. Elle m’indique que c’est à nous de voir et que la compagnie ne nous remboursera pas. Après ces mots, ma colère monte, mon ton aussi, je signale a cette dame que je n’ai pas de problème si je ne voyageais plus jamais avec SN Bruxelles Air Line, mais que je souhaite rentrer à Paris et surtout me faire rembourser car la compagnie n’a pas rempli son contrat. Mon ton est haut mais courtois les passants nous regardent, la dame appelle la police qui vient et me ramène cette fois seul au cachot. J’y resterais jusqu’à 22:00 sans manger, ni boire et ni contacter ma famille.

Mon neveu qui habite Mons est contacté et arrive avec son épouse entre 21:00 et 22:00. Les policiers m’informent de leur présence et m’indiquent que je suis libre de rentrer avec eux. Je leur dis que je ne comprends pas pourquoi j’ai été en cellule toute la journée dans ces conditions et que je ne souhaite pas la quitter avant qu’une solution ne soit trouvée à mon problème : partir à douala ou rentrer sur Paris et être remboursé. Des explications se font de part et d’autres, les policiers souhaitent que je quitte la cellule et moi je souhaite y rester, ce qui visiblement ne les satisfait pas. Les policiers décident donc de me sortir de la cellule par la force, me remettent mes affaires, je refuse de les prendre. L’un d’entre eux me menace, me tient par le cou et me pousse hors de leurs bureaux et me balance mes affaires sur la figure, je m’en vais sans les ramasser. Mon neveu et son épouse me rejoignent je suis une fois de plus en colère, très en colère de tout ce qui se passent. Je leurs demande de rentrer à la maison, ils refusent évidemment.

L’épouse de mon neveu va voir l’un des policiers qui lui donne mes affaires et des informations sur les démarches que je devrais faire.. Elle revient avec mes affaires, il y manque mes lunettes de soleil Ray Ban et en plus la vidéo de la scène dans l’avion a été effacée de mon appareil photo, sûrement par les policiers qui m’ont interpelé. Une preuve vient d’être détruite, heureusement pas toutes car d’autres passagers ont filmé la scène. Je suis toujours en colère, très en colère, je pense à ma petite fille pour qui j’ai exceptionnellement pris mes congés, je suis en colère parce que ces derniers jours ont été éprouvants professionnellement, physiquement et moralement. Je suis en colère, très en colère parce que je suis du genre calme, courtois et surtout pas violent. Or toute cette journée, j’ai été traité avec mépris et violence parce que j’ai été un moment la bouche d’un malheur qui n’avait point de bouche, parce qu’en protestant dans l’avion, je suis allé au secours d’un être humain qui était maltraité et qui demandait du secours.

Je suis en colère parce que je suis fatigué et que je souhaitais prendre quelques semaines de repos et aller passer du temps avec ma petite fille. Je ne sais pas quand et comment je me rendrai au Cameroun. Je ne sais pas au moment où je vous écris où sont mes valises.

Avec patience mon neveu et son épouse m’ont convaincu de les accompagner chez eux à Mons. Nous avons demandé une attestation indiquant que j’étais en cellule de 11:00 à 22:00, le policier de faction a eu la gentillesse de m’en donner une en Néerlandais. Nous sommes arrivés à Mons peu après minuit. J’avais des douleurs partout, sur le visage, les bras, les doigts au dos et une très grosse faim, j’ai mangé sans appétit et je suis allé me coucher.

Ce matin, je suis un peu plus calme, j’ai encore quelques douleurs aux doigts, aux bras et au visage. Je vais me rendre à Bruxelles pour me faire signifier officiellement que je suis sur la liste NOIRE de la compagnie, que je ne voyagerai plus avec cette compagnie et que je ne serai pas remboursé. J’espère également retrouver mes valises dans l’état où je les avais confiés à la compagnie. Une autre dure journée va commencer, comment se terminera-t-elle ? Je n’en sais pas grand-chose pour le moment.

Je peux simplement préjuger qu’elle ne sera pas facile car je ne compte pas laisser passer cette histoire sans réagir. Je vais faire un appel à témoins et engager une action contre SN Bruxelles Air lines. On en reparlera.

Sur ce, je vous souhaite un bon et agréable dimanche.
Prière diffuser largement ce message.
A bientôt ! Et mon combat continue.

Serge N FOSSO

“Socialistes ? Mon cul !”

Thursday, May 1st, 2008

Ou « et pendant ce temps-là, dans le Royaume de Belgique, les sans-papiers ne font pas la fête, eux… »

Le mardi 29 avril 2008, peu avant 16h, le Bourgmestre socialiste de la Ville de Bruxelles, chef de la Police, se rendait au moins complice – sinon coupable – de l’arrestation avec violence et sans distinction aucune de 135 hommes, femmes et enfants, avec ou sans papiers.

En Belgique, la non politique d’asile (due aux non décisions des politiques au pouvoir – dont le Parti socialiste qui fait partie des majorités fédérales depuis plus de 20 ans) entraîne flou et arbitraire le plus total. Pour un sans-papier, en Belgique, l’arrestation signifie presque à tous les coups enfermement arbitraire dans un centre fermé, c-à-d une prison pour hommes, femmes et enfants n’ayant commis aucun crime, et expulsion musclée vers un pays qui a été fui, souvent dans la peur. Le Bourgmestre socialiste de la Ville de Bruxelles ne pouvait pas l’ignorer.

Le mercredi 30 mai, le Parti socialiste danse au Botanique, gardé par les forces de police et les autopompes (service d’ordre gratuit d’une fête privée aux frais des citoyens de Schaerbeek, Evere et Saint-Josse…).

Aujourd’hui, 1er mai, fête des travailleurs et des travailleuses, ce n’est toujours pas la fête pour les sans-papiers….

Où que nous soyons aujourd’hui, rappelons aux socialistes les valeurs de solidarité qui sont sensées fonder leur engagement. Rappelons leur que terroriser la liberté d’expression et nier les libertés fondamentales en intimidant un mouvement de défense de la partie invisible la plus précarisée de la population, c’est à l’opposé de la solidarité. Rappelons enfin que faire de la politique, c’est faire avancer un projet de société. Et que cette société “socialiste”-là n’est définitivement pas la nôtre.

Le PS solidaire? Peut-être pas avec tout le monde…

Wednesday, April 30th, 2008

COMMUNIQUE DE PRESSE

30 avril 2008

Le PS solidaire ? Peut-être pas avec tout le monde…

La locale ECOLO de la Ville de Bruxelles déplore l’arrestation musclée, ce 29 avril, peu avant 16h de 130 personnes participant à une manifestation en soutien aux sans-papiers organisée par des étudiants de l’ULB devant l’Office des Etrangers, alors que la demande d’autorisation de manifester aurait été introduite la semaine passée et n’a eu un suivi oral que ce lundi.

ECOLO a toujours revendiqué la suppression des centres fermés et l’application par la Belgique de critères clairs et objectifs, connus de tous, en matière d’asile, d’accès au territoire, de séjour et d’éloignement, de protection subsidiaire, de mise en place d’une commission indépendante de régularisation. Or, une arrestation de sans-papiers entraîne aujourd’hui, en l’absence d’une politique cohérente du gouvernement fédéral, de facto leur passage en centre fermé et, souvent, leur expulsion arbitraire. De plus, il est fait état de violences policières sur les personnes détenues dans les cachots du Palais de Justice et, même, sur un avocat qui souhaitait faire respecter les droits des personnes emprisonnées.

La locale ECOLO de la Ville de Bruxelles reste perplexe sur la manière dont la police est intervenue ce 29 avril et sur le refus catégorique des autorités de la Ville de laisser s’exprimer, par une occupation symbolique de pelouses, un soutien à la situation inhumaine que connaissent aujourd’hui les sans-papiers qui vivent en Belgique. Marie NAGY, Chef de groupe ECOLO, interrogera d’ailleurs le Collège sur cette question au Conseil Communal du 5 mai prochain.

Aujourd’hui, à la veille des festivités du 1er mai et des 40 ans de mai 68 et alors que le Parti Socialiste lance une grande campagne dont le thème principal est la solidarité, la locale ECOLO de la Ville de Bruxelles regrette que les positionnements officiels du parti socialiste de la Ville de Bruxelles ne soient pas appliqués et souhaiterait que ces derniers marquent le coup en mettant l’humain et les droits de l’Homme au centre du débat, et cela déjà au niveau communal.

Marie NAGY

Chef de groupe ECOLO

0475/317.107

Catherine LEMAITRE

Conseillère Communale

0477/57.87.35

Arnaud PINXTEREN

Secrétaire politique

0479/909.909

Et après? L’étoile?

Monday, April 14th, 2008

Ardoise prévoit de renseigner des caractéristiques personnelles de toute personne entendue comme victime, témoin ou auteur au cours d’une procédure. Les agents utilisant ce logiciel devront renseigner la rubrique «état de la personne» et établir un profil de la personne en cliquant parmi les thèmes suivants: «homosexuel», «transsexuel», «handicapé», «sans domicile fixe», «personne se livrant à la prostitution», «travesti», «relation habituelle avec personne prostituée», «personne atteinte de troubles psychologiques», «usager de stupéfiants», «permanent syndical»… Près de 90.000 employés des forces de l’ordre seront, à terme, formés à l’utilisation de ce logiciel.

(source: tetu.com)

(article repris sur rue89.com)

La France est un pays formidable. Sarkozy, ça rime avec quoi encore?

Blog garanti 100% “jeunes bienvenu-e-s”

Saturday, April 12th, 2008

Après la police dans les écoles, la musique classique dans le métro, les opérations FIPA dans ce même métro, le mosquito ¹ne pouvait qu’être une suite logique à l’inflation de l’anti-jeunisme.

Vous connaissez certainement tou-te-s ce fabuleux appareil émettant des sons hautement désagréables à une fréquence telle qu’ils ne sont (en théorie) entendables que par les jeunes. L’objectif du mosquito étant clairement de chasser les jeunes des endroits où ils dérangent comme s’en vante, sans vergogne, le producteur:

The Mosquito™ ultrasonic teenage deterrent is the solution to the eternal problem of unwanted gatherings of youths and teenagers in shopping malls, around shops and anywhere else they are causing problems. The presence of these teenagers discourages genuine shoppers and customers’ from coming into your shop, affecting your turnover and profits. Anti social behavior has become the biggest threat to private property over the last decade and there has been no effective deterrent until now.

Acclaimed by the Police forces of many areas of the United Kingdom, the Mosquito ultrasonic teenage deterrent has been described as “the most effective tool in our fight against anti social behaviour”. Shop keepers around the world have purchased the device to move along unwanted gatherings of teenagers and anti social youths. Railway companies have placed the device to discourage youths from spraying graffiti on their trains and the walls of stations.

Vous remarquerez sans doute que les bandes de jeunes “anti-sociaux” freinent le commerce ainsi que, surtout, le profit (bouh!) et que la bestiole est “acclamée” par la Police…

Mais dans quel genre de société vit-on?

  1. Avant, les jeunes (les vieux d’aujourd’hui donc) étaient parfois “délinquants” jusqu’à leur entrée dans le monde du travail où, d’un coup, ils devenaient adultes (mais restaient parfois délinquants hein).Aujourd’hui, l’entrée dans le monde du travail qui était donc, auparavant, l’entrée dans le monde des adultes, se fait de plus en plus tard (25% de chômage chez les jeunes). La période de “jeunesse délinquante” s’allonge et, du coup, s’approfondit aussi…
  2. Dans notre société actuelle, qui est devenue une société du risque et de la responsabilisation, plus question de faire des “bêtises”.Être jeune ne veut plus dire être en phase d’apprentissage, du vivre-ensemble notamment. Non, être jeune veut surtout dire être un délinquant (et un drogué aussi) en puissance. Et si tu fais une connerie, tu payes (et vous remarquerez également le glissement parallèle vers la criminalisation des attaques aux biens).
  3. Par contre, aujourd’hui, “être jeune” c’est, paradoxalement et commercialement, l’objectif à atteindre (une peau plus jeune, un look de djeune, de la tectonik de jeune, des gadgets de jeunes,…)

Mais aujourd’hui, qui est le plus dangereux? Le jeune qui casse une bagnole ou le vieux délinquant de la route dans son gros 4×4 (qui pue)? Le jeune qui fume un joint et s’endort au cours ou le vieux qui boit trop et prend sans souci sa bagnole pour rentrer chez lui?

Aujourd’hui, qui est le plus dangereux? Le jeune qui est condamné à un avenir sans avenir ou le vieux qui a détruit la planète en consommant égoïstement?

Je pense qu’une civilisation n’avait jamais atteint un tel niveau d’incompétence

¹ Si ce n’est déjà fait, je vous invite d’ailleurs à vous joindre aux 9.610 personnes qui ont signé cette pétition

Sauvons nos voisins !

Saturday, February 23rd, 2008

Voilà. Vous avez eu largement l’occasion de vous demander si vous étiez de gauche, même si vous aimiez le standard, mangiez de la charcuterie et écoutiez les Beatles…

Voici venu le moment de le prouver concrètement…

Fourera, Abdoulaye, Hicham et Ranyya sont mes voisins.

L’Etat belge a condamné Fourera, Abdoulaye, Hicham et Ranyya à mort en leur octroyant un ordre de quitter le territoire.

Fourera risque de se faire lapider parce qu’elle a quitté son mari forcé, âgé de 60 ans, intégriste musulman, polygame et violent.

Abdoulaye risque l’emprisonnement, la torture et la mort parce qu’il s’oppose au régime en place.

Hicham et Ranyya, nés en Belgique, risquent de grandir dans le 2ème pays le plus pauvre du monde, séparés de leurs parents.

Mais tout n’est pas encore joué. Si nous nous mobilisons tous aujourd’hui, Fourera, Abdoulaye, Hicham et Ranyya peuvent éviter de vivre de tout ça.

Si nous nous mobilisons, Hicham et Ranyya pourront continuer d’aller à l’école, d’avoir à manger tous les jours, d’avoir accès à des soins médicaux, de jouer avec insouciance, d’être cajolé au quotidien par leurs parents.

Si nous nous mobilisons, Fourera et Abdoulaye arrêteront d’avoir peur de vivre dans la clandestinité.

Fourera, Abdoulaye, Hicham et Ranyya sont mes voisins.

Ce sont aussi les vôtres.

Soutenez les en signant la Pétition : APPEL AUX SOUTIENS DE FOURERA ET ABDOULAYE

Soutenez les en diffusant leur histoire.

Si vous habitez le même quartier que nous, venez faire signer des pétitions aux autres voisins (ce samedi, 17h30, on a un rendez-vous devant Le Laboureur pour écumer le quartier).

Voilà. Ca ne tient plus qu’à nous d’agir…

Moi ça me fait rire…

Tuesday, January 15th, 2008

LAISSEZ TRANQUILLE CARLA BRUNI
envoyé par chezwat