Budget 2012 de la Ville de Bruxelles

December 19th, 2011

Voici mon intervention sur le projet de Budget présenté par la Ville aujourd’hui… Bon je vous le livre in extenso (parce qu’il est tard et que je suis toujours au Conseil) et sans les réponses de la majorité (parce qu’il est tard et qu’elle vient de commencer à répondre).

Comme mes collègues, je regrette que le budget de l’exercice 2012 ne reflète pas une politique ambitieuse pour la Ville et pour ses habitants en ces temps de crise et surtout n’anticipe en rien les immenses défis auxquels la Ville va devoir, de gré ou de force, faire face..

Le budget présenté aujourd’hui montre que la Ville fait comme si de rien n’était alors que le contexte actuel n’est pas rose (ni orange) et que les défis sont nombreux. Aucune réflexion n’est par exemple faite sur les taxes et impôts locaux alors qu’ils représentent près de 40% des recettes attendues par la Ville. Taxes et impôts ne sont pas des gros mots, ce sont par essence des outils de redistribution des richesses. Il est donc possible d’en augmenter certaines sans toucher aux plus bas et moyens revenus, tout en ciblant par exemple des secteurs qui ont un impact néfaste au point de vue social, médical, environnemental, … S’enorgueillir de maintenir l’IPP à 6% n’a pas de sens s’il n’y a pas une vraie réflexion sur 1) le public-cible de cet impôt et 2) les moyens qui sont nécessaires pour que la Ville mène une politique ambitieuse, surtout vers ses habitants qui ont le moins de revenus (et qui ne sont donc, par essence pas touchés par l’IPP…). Cette réflexion est absente de ce budget. Le 13 millions supplémentaires par rapport au budget 2011 sont principalement prévu sur base d’un meilleur enrôlement de la taxe sur les immeubles laissés à l’abandon, de l’impôt sur les surfaces de bureau et de l’additionnel au précompte immobilier (et ici, on peut effectivement saluer le travail de la cellule cadastre). Ce manque de vision et cet aveu de défaillance sur les dernières années sur l’enrôlement de taxes et impôt est proprement indécent vu le montant global du budget de la Ville et les nombreux besoins de ses habitants, particulièrement les plus pauvres.

De même, la Ville continue à s’endetter alors que la crise financière ne permettra plus d’emprunter à des niveaux aussi bas qu’auparavant. C’est une véritable crise de la dette qui menace Bruxelles. Et ici encore, aucune anticipation… Que de l’amateurisme. Comment se fait-il, que les montants du subside qui sont indiqués dans le budget extraordinaire concernant les projets d’extension d’écoles subventionnés par la Région ne correspondent pas à ceux annoncés par le Ministre-Président lors de sa conférence de presse ? Vous annoncez un investissement pour les projets Picqué Hembeek, Picqué Magnolias et Picqué Klavertjevier de respectivement 2,3 , 2,4 et 2,3 millions d’euros alors que le tableau récapitulatif annexé au dossier de presse du 9 novembre dernier du Ministre-Président de la Région bruxelloise (disponible sur internet) annonce un coût de respectivement toujours 1.297.725€, 1.857.350€ et 1.796.850€ – soit au total une différence de plus de 2 millions d’€. Et encore au niveau des subsides reçus, même écart! Vous annoncez un total de 4.270.000€ de subsides régionaux que vous me confirmez en section vendredi alors que vous n’allez en recevoir que 2.781.122… soit 1,5 millions d’€ de moins! Comment peut-on justifier d’une telle différence ? Que penser des autres postes et des autres montants avancés si celui-là, qui est présenté par la Ville comme sa priorité des priorités, n’est pas correct ? Même si l’échevine de l’Instruction publique a été plutôt rassurante à la séance précédente, que tirer comme conclusion du fait qu’on doive voter lors du conseil communal de ce jour un point qui dit qu’on ne respecte pas les délais prévus par la Région pour l’octroi de ces mêmes subsides (point 136) ? La Ville n’a donc pas besoin de cet argent ? C’est à l’école qu’on fait des bricolages, pas lorsqu’on conçoit le budget de la Ville de Bruxelles.

En ce qui concerne les transferts et donc l’attribution de subsides par la Ville à différentes personnes et associations, nous déplorons une nouvelle fois le cruel manque de transparence de la Ville dans leur octroi. Cette année encore, on doit se prononcer sur une « charrette » de subventions « cadeaux de Noël » lors du dernier conseil. Nous souhaitons des critères clairs d’attribution pour l’ensemble des subsides, notamment pour les 870.702 € prévus dans les transferts et qui n’ont ni objet ni destinataire. Sans doute que pour la majorité 870.702€ ce n’est rien sur un budget total de près de 680 millions d’€. Mais pour le commun des mortels, sachez que ça représente plus de 50 ans de revenu minimum mensuel garanti…

Nous souhaitons aussi que, si les moyens sont insuffisants pour couvrir une politique menée par la Ville et qu’il est nécessaire de rajouter in extremis de l’argent au dernier conseil communal, comme pour le sport et les subsides octroyés à Sodexo qui passent de 60.000€ à 92.500 € en 2011 , cela soit prévu dans le budget initial de la Ville qui est voté le même jour (point 167). Si la mesure est un tel succès et une telle priorité pour la Ville comme l’a annoncé l’échevin, cela doit se voir concrètement !

Enfin, outre l’augmentation des transferts (qui n’est pas seulement due à l’augmentation des transferts à la zone de police et au CPAS), on peut voir que 2012 est bel et bien une année électorale à l’augmentation substantielle des frais de réception et de représentation. 43.000 € en plus que le budget ajusté 2011 et 152.423,80 € en plus que les comptes 2010. Soit 50% d’augmentation ! Et ce n’est pas comme si la Ville n’avait pas eu de frais de représentation et de réception les autres années… Alors oui, sans doute que certains postes sont justifiés… mais on se demandera, par exemple, pourquoi le poste dévolu aux sandwiches pour les réunions du Conseil communal quintuple par rapport au budget 2011, passant de 2.000 à 10.000 € alors que seuls 990 € ont été dépensés en 2010. 212,77€ en sandwiches par conseiller communal! Avez-vous encore bien le sens de la valeur de l’argent ?

(bon et évidemment, ils n’ont pas manqué de me chambrer au moment de manger les sandwiches…)


Minority Report?

November 16th, 2011

Il y a un an se tenait le No Border Camp… Et avaient lieu de violentes arrestations en marge de ce No Border Camp… J’ai eu l’occasion d’interroger le Bourgmestre à ce sujet. Une première fois où j’ai eu droit à une réponse écrite totalement insuffisante… Sur laquelle j’ai donc rebondi le 22 novembre 2010.

Question
orale de Mme Lemaitre sur « les suites des arrestations et des
comportements policiers en marge du Camp No Border et de la manifestation
européenne des syndicats.
Mme Lemaitre.- Pour rappel, je vous demandais ce qui avait motivé un tel
déploiement policier et quels étaient les critères sur la base desquels les personnes
avaient été arrêtées. Je vous demandais également si une enquête avait été ordonnée
sur le ces incidents. Vous avez répondu par écrit, le 4 novembre, à la question que
j’avais posée en comité secret des deux derniers Conseils communaux. Toutefois,
beaucoup d’interrogations demeurent.  36
Vous indiquez, en effet, que vous avez décidé de déployer des effectifs de police
importants, vu l’ampleur de la manifestation organisée par les syndicats européens ;
que le parcours de ladite manifestation longeait de nombreux points critiques ; que de
nombreux « black blocs » avaient décidé d’organiser leurs actions de manière
violente, un inventaire des cibles potentielles étant même repris sur le site Internet de
leur mouvement et que l’OCAM avait rendu un avis de menace élevée pour l’ordre
public liée à la présence de ces anarchistes. Quant aux personnes arrêtés, vous me
dites qu’elles étaient porteuses d’indices matériels attestant qu’elles se préparaient à
commettre une infraction ou troubler l’ordre public ; q’elles étaient porteuses de
bombes de peinture et de masque de plongée contre les gaz lacrymogène. Vous
précisez que la menace a été confirmée par l’attaque d’un commissariat, trois jours
plus tard. Dans votre réponse, vous n’évoquez que les événements de la journée de
manifestation du 29 novembre, alors que je vous interrogeais sur des événements
couvrant plusieurs jours et différents endroits de la Ville.
Si je vous comprends bien, vos services ont particulièrement ciblé les personnes
ressemblant à des anarchistes ou des black blocs, donc plutôt jeunes et habillés de
manière décontractée. Reconnaissez-vous que les arrestations ont été menées en
fonction de l’apparence des personnes présentes ?
Il ressort de votre réponse une grande confusion autour du black bloc, considéré
apparemment par vos services, sur avis de l’OCAM, comme une menace potentielle.
Le black bloc est généralement défini, non comme un mouvement politique,
anarchiste, selon vos services, mais comme une technique de manifestation qui
permet à des regroupements éphémères d’individus de défiler ensemble et, parfois, de
mener des actions directes. Il ne s’agit donc pas d’un mouvement politique, mais un
regroupement de personnes autonomes à l’occasion d’un événement. Vous affirmez
avoir découvert l’inventaire des cibles potentielles sur leur site Internet. J’aimerais en
avoir copie ou une capture d’écran, car, selon moi, il n’existe aucun site Black Bloc.
Vous indiquez également que les personne arrêtées le 29 octobre se trouvaient en
marge de la manifestation et ont fait l’objet d’une arrestation en concertation avec les
organisateurs de la manifestation. 37
Pouvez-vous me préciser les modalités de cette concertation ? En effet, selon les
informations dont je dispose, ce sont les services de police qui ont empêché une
partie des dix manifestants de rejoindre le cortège, alors que les organisateurs
syndicaux avaient accepté leur présence. Certains manifestants – des images circulant
sur Internet le prouvent – ont été arrêtés en plein cortège, à hauteur de la Porte de Hal.
Vous précisez dans votre réponse que ces personnes se sont révélées porteuses de
bombes de peinture et de masques de plongée contre les gaz lacrymogènes. Combien
d’individus ont-ils été arrêtés en possession de ces objets ? Selon vos informations,
les services de police ont constaté la présence de ces objets après l’arrestation desdites
personnes, puisqu’elles se sont « révélées » porteuses desdits objets. Vous affirmez
également que la menace s’est « avérée » réelle, vu l’attaque de policiers et le raid
violent contre un commissariat de la place du Jeu de Balle. Vos services de police
ont-elles des dons de voyance ? En effet, elles ont deviné, avant d’arrêter les
personnes, qu’elles portaient des objets considérés comme dangereux, tels des maques
de plongée et des bombes de peinture, et que, faute d’être appréhendées, elles auraient
commis un raid violent contre un commissariat, trois jours plus tard. Cela s’apparente
un à de la science-fiction. Ne faut-il pas rétablir la chronologie des événements ?
Vous mettez en avant que la violence fut telle que quatre mandats d’arrêt ont été
délivrés à la suite de ces événements. Pourtant, ces quatre personnes sont libres, le
juge d’instruction ayant ordonné leur libération. Elles restent donc présumées
innocentes. Le droit de manifester est garant tant par la Constitution belge, dans son
article 26, que par la Convention européenne des droits de l’homme, dans son article
11.
M. le Bourgmestre.- Posez-vous une question ou êtes-vous en train de décortiquer ce
qui vous a été dit ? Si vous souhaitez une réponse, faites-le par écrit et je vous
répondrai. Il me semble que vous utilisez un procédé étrange, qui consiste à utiliser
mes réponses pour revenir sur le même sujet. Posez une question claire et j’y
répondrai. 38
Mme Lemaitre.- Nous n’avons tenu aucun débat en séance sur ce sujet. Votre
réponse écrite ne répondait en rien aux questions qui vous étaient posées. Je souhaite
un débat public sur ce sujet important qu’est l’attitude des forces de police. Même
Amnesty International s’inquiète de ce qui passe à la Ville de Bruxelles. Des
manifestants arrêtés, qui venaient de l’étranger, se sont demandé s’ils se trouvaient
réellement dans la capitale de l’Europe. Les Bruxellois ont le droit d’exiger une police
qui travaille correctement. On évoque d’intimidations d’ordre sexuelle par les forces
de police, de droits fondamentaux bafoués… Il s’agit d’une question fondamentale.
Vous affirmez que les policiers ont agi conformément à l’article 34 de la loi du 5 août
1992 sur la fonction de police, qui traite du contrôle d’identité. Pouvez-vous me
préciser en quoi les critères prévus à l’article 31 de la même loi, relatif aux
arrestations administratives, ont été respectés pour les centaines d’arrestations
effectuées les 29 et 30 septembre, et le 1er octobre. Amnesty International s’est
inquiétée des réactions des forces de police et a demandé l’ouverture d’une enquête
indépendante. S’il s’avère que les forces de l’ordre ont été responsables de tels
comportements, elle demande que ces personnes soient poursuivies en justice. La
Ligue des droits de l’homme a recueilli plusieurs dizaines de témoignages qui
confirment, de manière concordante, les faits suivants : aucun motif aux personnes
arrêtées pour leur arrestation et leur mise en détention ; colsons excessivement
serrés ; intimidations par les policiers à l’aide chiens ; intimidations d’ordre sexuel par
les policiers à l’égard d’hommes et de femmes ; accès aux toilettes, à l’eau et à la
nourriture refusés dans un premier temps et accordés ensuite, après 4 heures de
détention. Des détenus ont dû se soulager dans leur cellule même. À leur sortie, les
détenus ont été sommés de signer un document indiquant qu’ils avaient troublé l’ordre
public. Des photos ont été prises de chaque détenu, parfois de force. Il est également
fait état de violences policières dans le bus qui transportaient les détenus à la caserne,
généralement devant leur refus d’obtempérer aux ordres sans avoir obtenu
d’information sur les arrestations ou l’usage de la force. Cela ne vous semble-t-il pas
suffisant pour ordonner une enquête sur ces agissements, d’autant plus que dans vos 39
réponses, vous m’affirmez qu’aucune plainte n’avait été déposée au pénal. Or, depuis
lors, une dizaine de plaintes ont été introduites. Suite à cela, avez-vous ordonné une
enquête sur ces faits graves ?
M. le Bourgmestre.- Votre question avait des allures de procès d’intention.
En aucune manière les services de police n’ont ciblé de personnes de manière
discriminatoire. Ils ont eu, à plusieurs reprises, l’attention attirée par des
comportements de personnes, ou des circonstances de temps ou de lieu, ou par des
indices matériels, le tout laissant à penser que les personnes en question (je cite le
texte de loi) « s’apprêtaient à commettre des infractions qui mettaient gravement en
danger la tranquillité et la sécurité publiques ». Prescrits auxquels les services de
police doivent veiller. De même, les services de police sont intervenus à l’encontre
des personnes qui commettaient des infractions.
J’en viens aux blacks-blocs. Comme vous le relevez justement, les blacks blocs ne
sont pas des personnes identifiées. Notre mission consistait à empêcher la formation
de ce type de groupe et du cortège de violences qui lui est lié. Car laisser des groupes
opportunistes et violents parasiter les manifestations pacifiques et légitimes est un
danger, raison pour laquelle le droit de manifester n’est pas un droit absolu et que les
services de police n’agissent qu’à l’encontre de ces groupes violents.
Quant aux cibles visées par les anarchistes, leur liste est encore disponible sur les
sites des médias dits alternatifs qui l’avaient publiée. Il ne m’appartient toutefois pas
de diffuser ce type d’informations, eu égard à l’instruction en cours. Ce n’est d’ailleurs
qu’un élément qui aura contribué à l’avis de menace grave rendu par l’organe de
coordination pour l’analyse de la menace (OCAM, organe fédéral).
Pour ce qui est de la concertation avec les responsables syndicaux, je puis vous
confirmer que des contacts téléphoniques quasi permanents avaient lieu entre les
services de police désignés et les responsables reconnus de la manifestation.
La question des objets trouvés sur ces personnes ressort également d’un dossier
judiciaire en cours et pour lequel aucun commentaire ne peut être fait, à l’exception
des éléments de ma précédente réponse. 40
L’attaque du commissariat de la 4e division relève également d’un dossier judiciaire
en cours d’instruction. Néanmoins, elle démontre à suffisance que l’inquiétude des
services était justifiée. Cette action menée par une dizaine d’activistes fut
extrêmement violente. Pour éviter des comportements de ce type par des centaines
d’activistes, les mesures requises doivent être adoptées par les pouvoirs publics.
J’en viens aux motifs des arrestations administratives pendant le No border camp.
Chaque arrestation administrative a été individuellement motivée et répondait aux
critères de la loi sur la fonction de police. Il m’est impossible de m’engager sur celles
du 1er octobre, ces arrestations ayant eu lieu sur le territoire d’une autre commune.
Quant aux inquiétudes d’Amnesty International et de la Ligue des Droits de
l’homme, à ce jour, soit 7 semaines après les faits que vous mentionnez, les services
de police n’ont reçu aucune demande de la part des associations que vous citez. Les
témoignages auxquels vous faites référence doivent être nuancés et pris avec
beaucoup de précaution. Certains d’entre eux constituent davantage un réquisitoire
contre les forces de police qu’un témoignage sincère.
Nous n’avons pas connaissance de plaintes au pénal pour les comportements
incriminés. Une déclaration d’intention ne suffit pas en l’occurrence. La seule plainte
actuellement connue a été déposée auprès du Comité P. Enfin, je me dois de rappeler
les propos de la ministre de l’Intérieur, qui a qualifié l’action des forces de police lors
de cette manifestation de nécessaire, proportionnée et efficace.
Toutefois, il va de soi que si des comportements tels que des humiliations à caractère
sexuel ou des coups sur les détenus en cellule ont été commis, et que des plaintes sont
déposées en ce sens, j’exigerai une enquête interne et je déposerai éventuellement
plainte en justice. J’ai toujours agi de la sorte à l’égard de notre corps de notre police
lorsque de tels événements se produisaient.
Mme Lemaitre.- Je prends acte de vos réponses qui, sur certains points, me semblent
totalement insuffisantes. Je dispose de témoignages de personnes arrêtés qui
contredisent vos propos. Les dossiers en cours devront être instruits. Donc, vous
demandez que la Ligue des Droits de l’homme, si elle dispose de témoignages sur ces 41
événements, vous les adresse également, de manière directe ?
M. le Bourgmestre.- Exactement.
Mme Lemaitre.- La liste des cibles visées peuvent être consultée sur des sites
alternatifs ?
M. le Bourgmestre.- C’est exact. L’OCAM surveille également ces sites et nous
communique certaines données.
Mme Lemaitre.- Le 1er octobre, des arrestations ont eu lieu, également de mineurs,
sur le territoire de la Ville, notamment près du Palais de Justice.

Question orale de Mme Lemaitre sur « les suites des arrestations et des comportements policiers en marge du Camp No Border et de la manifestation européenne des syndicats.

Mme Lemaitre.- Pour rappel, je vous demandais ce qui avait motivé un tel déploiement policier et quels étaient les critères sur la base desquels les personnes avaient été arrêtées. Je vous demandais également si une enquête avait été ordonnée sur le ces incidents.
Vous avez répondu par écrit, le 4 novembre, à la question que j’avais posée en comité secret des deux derniers Conseils communaux. Toutefois, beaucoup d’interrogations demeurent. Vous indiquez, en effet, que vous avez décidé de déployer des effectifs de police importants, vu l’ampleur de la manifestation organisée par les syndicats européens ; que le parcours de ladite manifestation longeait de nombreux points critiques ; que de nombreux « black blocs » avaient décidé d’organiser leurs actions de manière violente, un inventaire des cibles potentielles étant même repris sur le site Internet de leur mouvement et que l’OCAM avait rendu un avis de menace élevée pour l’ordre public liée à la présence de ces anarchistes. Quant aux personnes arrêtés, vous me dites qu’elles étaient porteuses d’indices matériels attestant qu’elles se préparaient à commettre une infraction ou troubler l’ordre public ; q’elles étaient porteuses de bombes de peinture et de masque de plongée contre les gaz lacrymogène. Vous précisez que la menace a été confirmée par l’attaque d’un commissariat, trois jours plus tard.
Dans votre réponse, vous n’évoquez que les événements de la journée de manifestation du 29 novembre, alors que je vous interrogeais sur des événements couvrant plusieurs jours et différents endroits de la Ville.  Si je vous comprends bien, vos services ont particulièrement ciblé les personnes ressemblant à des anarchistes ou des black blocs, donc plutôt jeunes et habillés de manière décontractée. Reconnaissez-vous que les arrestations ont été menées en fonction de l’apparence des personnes présentes ?
Il ressort de votre réponse une grande confusion autour du black bloc, considéré apparemment par vos services, sur avis de l’OCAM, comme une menace potentielle. Le black bloc est généralement défini, non comme un mouvement politique, anarchiste, selon vos services, mais comme une technique de manifestation qui permet à des regroupements éphémères d’individus de défiler ensemble et, parfois, de mener des actions directes. Il ne s’agit donc pas d’un mouvement politique, mais un regroupement de personnes autonomes à l’occasion d’un événement.
Vous affirmez avoir découvert l’inventaire des cibles potentielles sur leur site Internet. J’aimerais en avoir copie ou une capture d’écran, car, selon moi, il n’existe aucun site Black Bloc. Vous indiquez également que les personne arrêtées le 29 octobre se trouvaient en marge de la manifestation et ont fait l’objet d’une arrestation en concertation avec les organisateurs de la manifestation. Pouvez-vous me préciser les modalités de cette concertation ? En effet, selon les informations dont je dispose, ce sont les services de police qui ont empêché une partie des manifestants de rejoindre le cortège, alors que les organisateurs syndicaux avaient accepté leur présence. Certains manifestants – des images circulant sur Internet le prouvent – ont été arrêtés en plein cortège, à hauteur de la Porte de Hal. Vous précisez dans votre réponse que ces personnes se sont révélées porteuses de bombes de peinture et de masques de plongée contre les gaz lacrymogènes. Combien d’individus ont-ils été arrêtés en possession de ces objets ? Selon vos informations, les services de police ont constaté la présence de ces objets après l’arrestation desdites personnes, puisqu’elles se sont « révélées » porteuses desdits objets.
Vous affirmez également que la menace s’est « avérée » réelle, vu l’attaque de policiers et le raid violent contre un commissariat de la place du Jeu de Balle. Vos services de police ont-elles des dons de voyance ? En effet, elles ont deviné, avant d’arrêter les personnes, qu’elles portaient des objets considérés comme dangereux, tels des maques de plongée et des bombes de peinture, et que, faute d’être appréhendées, elles auraient commis un raid violent contre un commissariat, trois jours plus tard. Cela s’apparente un à de la science-fiction. Ne faut-il pas rétablir la chronologie des événements ? Vous mettez en avant que la violence fut telle que quatre mandats d’arrêt ont été délivrés à la suite de ces événements. Pourtant, ces quatre personnes sont libres, le juge d’instruction ayant ordonné leur libération. Elles restent donc présumées innocentes.
Le droit de manifester est garanti tant par la Constitution belge, dans son article 26, que par la Convention européenne des droits de l’homme, dans son article 11.

M. le Bourgmestre.- Posez-vous une question ou êtes-vous en train de décortiquer ce qui vous a été dit ? Si vous souhaitez une réponse, faites-le par écrit et je vous répondrai. Il me semble que vous utilisez un procédé étrange, qui consiste à utiliser mes réponses pour revenir sur le même sujet. Posez une question claire et j’y répondrai.

Mme Lemaitre.- Nous n’avons tenu aucun débat en séance sur ce sujet. Votre réponse écrite ne répondait en rien aux questions qui vous étaient posées. Je souhaite un débat public sur ce sujet important qu’est l’attitude des forces de police. Même Amnesty International s’inquiète de ce qui passe à la Ville de Bruxelles. Des manifestants arrêtés, qui venaient de l’étranger, se sont demandé s’ils se trouvaient réellement dans la capitale de l’Europe. Les Bruxellois ont le droit d’exiger une police qui travaille correctement. On évoque d’intimidations d’ordre sexuelle par les forces de police, de droits fondamentaux bafoués… Il s’agit d’une question fondamentale.
Vous affirmez que les policiers ont agi conformément à l’article 34 de la loi du 5 août 1992 sur la fonction de police, qui traite du contrôle d’identité. Pouvez-vous me préciser en quoi les critères prévus à l’article 31 de la même loi, relatif aux arrestations administratives, ont été respectés pour les centaines d’arrestations effectuées les 29 et 30 septembre, et le 1er octobre. Amnesty International s’est inquiétée des réactions des forces de police et a demandé l’ouverture d’une enquête indépendante. S’il s’avère que les forces de l’ordre ont été responsables de tels comportements, elle demande que ces personnes soient poursuivies en justice.
La Ligue des droits de l’homme a recueilli plusieurs dizaines de témoignages qui confirment, de manière concordante, les faits suivants : aucun motif aux personnes arrêtées pour leur arrestation et leur mise en détention ; colsons excessivement serrés ; intimidations par les policiers à l’aide chiens ; intimidations d’ordre sexuel par les policiers à l’égard d’hommes et de femmes ; accès aux toilettes, à l’eau et à la nourriture refusés dans un premier temps et accordés ensuite, après 4 heures de détention. Des détenus ont dû se soulager dans leur cellule même. À leur sortie, les détenus ont été sommés de signer un document indiquant qu’ils avaient troublé l’ordre public. Des photos ont été prises de chaque détenu, parfois de force. Il est également fait état de violences policières dans le bus qui transportaient les détenus à la caserne, généralement devant leur refus d’obtempérer aux ordres sans avoir obtenu d’information sur les arrestations ou l’usage de la force. Cela ne vous semble-t-il pas suffisant pour ordonner une enquête sur ces agissements, d’autant plus que dans vos réponses, vous m’affirmez qu’aucune plainte n’avait été déposée au pénal. Or, depuis lors, une dizaine de plaintes ont été introduites. Suite à cela, avez-vous ordonné une enquête sur ces faits graves ?

M. le Bourgmestre.– Votre question avait des allures de procès d’intention. En aucune manière les services de police n’ont ciblé de personnes de manière discriminatoire. Ils ont eu, à plusieurs reprises, l’attention attirée par des comportements de personnes, ou des circonstances de temps ou de lieu, ou par des indices matériels, le tout laissant à penser que les personnes en question (je cite le texte de loi) « s’apprêtaient à commettre des infractions qui mettaient gravement en danger la tranquillité et la sécurité publiques ». Prescrits auxquels les services de police doivent veiller. De même, les services de police sont intervenus à l’encontre des personnes qui commettaient des infractions. J’en viens aux blacks-blocs. Comme vous le relevez justement, les blacks blocs ne sont pas des personnes identifiées. Notre mission consistait à empêcher la formation de ce type de groupe et du cortège de violences qui lui est lié. Car laisser des groupes opportunistes et violents parasiter les manifestations pacifiques et légitimes est un danger, raison pour laquelle le droit de manifester n’est pas un droit absolu et que les services de police n’agissent qu’à l’encontre de ces groupes violents. Quant aux cibles visées par les anarchistes, leur liste est encore disponible sur les sites des médias dits alternatifs qui l’avaient publiée. Il ne m’appartient toutefois pas de diffuser ce type d’informations, eu égard à l’instruction en cours. Ce n’est d’ailleurs qu’un élément qui aura contribué à l’avis de menace grave rendu par l’organe de coordination pour l’analyse de la menace (OCAM, organe fédéral).
Pour ce qui est de la concertation avec les responsables syndicaux, je puis vous confirmer que des contacts téléphoniques quasi permanents avaient lieu entre les services de police désignés et les responsables reconnus de la manifestation. La question des objets trouvés sur ces personnes ressort également d’un dossier judiciaire en cours et pour lequel aucun commentaire ne peut être fait, à l’exception des éléments de ma précédente réponse. L’attaque du commissariat de la 4e division relève également d’un dossier judiciaire en cours d’instruction. Néanmoins, elle démontre à suffisance que l’inquiétude des services était justifiée. Cette action menée par une dizaine d’activistes fut extrêmement violente. Pour éviter des comportements de ce type par des centaines d’activistes, les mesures requises doivent être adoptées par les pouvoirs publics.
J’en viens aux motifs des arrestations administratives pendant le No border camp. Chaque arrestation administrative a été individuellement motivée et répondait aux critères de la loi sur la fonction de police. Il m’est impossible de m’engager sur celles du 1er octobre, ces arrestations ayant eu lieu sur le territoire d’une autre commune. Quant aux inquiétudes d’Amnesty International et de la Ligue des Droits de l’homme, à ce jour, soit 7 semaines après les faits que vous mentionnez, les services de police n’ont reçu aucune demande de la part des associations que vous citez.
Les témoignages auxquels vous faites référence doivent être nuancés et pris avec beaucoup de précaution. Certains d’entre eux constituent davantage un réquisitoire contre les forces de police qu’un témoignage sincère. Nous n’avons pas connaissance de plaintes au pénal pour les comportements incriminés. Une déclaration d’intention ne suffit pas en l’occurrence. La seule plainte actuellement connue a été déposée auprès du Comité P. Enfin, je me dois de rappeler les propos de la ministre de l’Intérieur, qui a qualifié l’action des forces de police lors de cette manifestation de nécessaire, proportionnée et efficace. Toutefois, il va de soi que si des comportements tels que des humiliations à caractère sexuel ou des coups sur les détenus en cellule ont été commis, et que des plaintes sont déposées en ce sens, j’exigerai une enquête interne et je déposerai éventuellement plainte en justice. J’ai toujours agi de la sorte à l’égard de notre corps de notre police lorsque de tels événements se produisaient.

Mme Lemaitre.- Je prends acte de vos réponses qui, sur certains points, me semblent totalement insuffisantes. Je dispose de témoignages de personnes arrêtés qui contredisent vos propos. Les dossiers en cours devront être instruits. Donc, vous demandez que la Ligue des Droits de l’homme, si elle dispose de témoignages sur ces événements, vous les adresse également, de manière directe ?

M. le Bourgmestre.– Exactement.

Mme Lemaitre.- La liste des cibles visées peuvent être consultée sur des sites alternatifs ?

M. le Bourgmestre.- C’est exact. L’OCAM surveille également ces sites et nous communique certaines données.

Mme Lemaitre.- Le 1er octobre, des arrestations ont eu lieu, également de mineurs, sur le territoire de la Ville, notamment près du Palais de Justice.

 

(la suite la semaine prochaine…)


Les loups ouhouh… ouhouhouh…

November 11th, 2011

Bon ben voilà. Les “marchés” ont eu la peau du Gouvernement grec pour installer l’extrême-droite à sa place…

(et d’ailleurs, faudra qu’on m’explique comment on peut encore appeler “socialistes” des gens qui acceptent d’être ministres dans un Gouvernement qui comprend desun ministre facho)

Ca ne préjuge rien de bon.

Chez nous non plus…

(c’était le moment “fin du monde” de la journée)

 


Le vrai débat

November 5th, 2011

(wéééé! Ca faisait longtemps hein?)

Quand on est de gauche, on est plutôt

Facebook

ou

Twitter

?

(rooh comme je m’autoplace mon produit)


Procrastinateurs de tous les pays, unissons-nous… demain…

November 3rd, 2011

 

(Oh oui, ça va hein… On ne se refait pas…)

 

Tiens, vous saviez que la fin du monde était prévue pour le 28 octobre 2011? Voilà, on est tous morts depuis près d’une semaine…

 

(si vous ne me croyez pas, tapez “fin du monde 28 octobre 2011 » sur google)

 

Mais là n’était pas le sujet de mon post… Quoique… Quand on voit la Grèce (“et soudain, c’est le drachme” (©Baudouin)), les économies qui s’annoncent dans les prochains budgets fédéro-régiono-communautaro-communaux (parce qu’impôt reste un gros mot), Berlusconi qui est obligé d’attendre pour sortir son CD de chansons d’amour, …

 

Bref, Didier Super a bien raison


 

 

 

 

Heureusement il y a quand même UNE bonne nouvelle… Une vraie bonne nouvelle!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(suspense hé, c’est vraiment une super nouvelle)

 

 

 

 

 

 

Delhaize a réintroduit le “vanillevla”. Voilà. J’ai juste bon et je voulais le partager avec l’univers (depuis le temps que j’en cherche…)

 

(bon et sinon, je suis dans les caisses jusqu’au cou… Si mes calculs sont bons, j’ai à peu près 500 litres de bouquins à empaqueter… plus le reste… je reposterai donc après mon déménagement…)

(comme ça zêtes prévenus)

 

 

 


Coïncidence? Non, je ne pense pas…

September 11th, 2011

Tiens, alors que je venais juste de publier le post précédent en me disant que j’allais procrastiner un peu avant de mettre un post un peu plus “sérieux”, j’ai eu soudain un flash: je viens de ressusciter mon blog un 11 septembre. 10 ans après les attentats du même nom ‘fin, surtout 2 ans après leur 8ème anniversaire (et le jour où je me suis dit, à moitié réveillée de ma sieste, que Derrick avait mis les moyens en effets spéciaux…).

Et là, la question: est-ce que les choses ont vraiment changé depuis 2 ans?

Au point de vue politique, non. On a toujours le même gouvernement fédéral  (en affaires courantes). Et BHV n’a toujours pas été résolu. Ni la pauvreté, la guerre, la faim, … (mais ça, on s’en fout. Faut d’abord résoudre BHV).

Au point de vue environnemental, non plus. Enfin si mais en plus grave: Fukushima, la marée noire BP dans le golfe du Mexique, le gaz de schiste, …

Au point de vue économique, encore moins. C’est ma maman qui relayait un truc dit par je ne sais pas qui (mais on en attribuera donc la maternité à ma maman): “La stupidité c’est quand on essaye de résoudre les mêmes problèmes avec les mêmes recettes en espérant avoir un résultat différent”.

Et puis de votre point de vue? Sans doute pas non plus… Je parie un bisou que le premier commentaire sera pour me dire que le 11 septembre, c’est surtout le jour du coup d’état au Chili.

(et un deuxième bisou que le commentaire sera le fait d’un tout frais exilé d’Amérique latine)

Voilà voilà… En fait, ce qui a changé depuis deux ans c’est surtout qu’il n’y a plus ni jeu des dictionnaires, ni semaine infernale que la vie a continué. Avec ses petits et grands bonheurs, ses petites et grandes tristesses. On n’est pas tout à les mêmes mais pas tout à fait différents non plus. On a vécu des choses. Et on se dit parfois (comme Jean Ferrat) que c’est beau , c’est beau la vie.

Et hop, sans transition, puisqu’on parle de Jean Ferrat… Mon oncle est en train de mettre la dernière main à un bouquin qui s’appellera “C’est un joli nom camarade” et qui racontera l’histoire de mon arrière-grand-père. Si jamais vous êtes intéressés (le bouquin sortira logiquement chez Gilles), n’hésitez pas à me faire signe! Et pour les indécis, une petite mise en bouche:

JEAN FONTEYNE

Il était une fois un avocat belge, engagé, résistant, déporté à Breendonck puis à Buchenwald. Sous des allures de père tranquille, Jean Fonteyne s’est mis au service du Komintern et est devenu, durant la guerre, le principal lieutenant d’Eugène Fried, l’énigmatique chef de l’Internationale communiste pour l’Europe occidentale.

Cette biographie effectue une plongée dans les années 30, 40, 50 où l’on pensait que le monde pouvait changer de base. Mais, derrière la grande histoire, ce livre raconte aussi la « petite » histoire. Comment un homme, d’origine libérale, est-il venu au communisme, prenant tous les risques personnels ? Comment de tels choix se forgent-ils ? Pourquoi, ensuite, JeanFonteyne a-t-il été exclu du PC ? Hors du parti, point de salut ?

Et des questions de fond sont posées, toujours actuelles. Humanisme et révolution sont-ils compatibles ? La vie a-t-elle un sens sans fraternité et solidarité ? Les utopies ne sont-elles pas aussi nécessaires que l’eau et le pain ? Une chose est sûre : aujourd’hui, plus que jamais, en ces temps de replis individualistes mais aussi de sursauts « indignés », on a tous soif d’idéal !

 

Jean Lemaître

Journaliste, enseignant à l’IHECS-Bruxelles (Institut des Hautes Etudes des Communications Sociales), où il dirige le département International et Formation continue. Petit-fils (par sa mère) de Jean Fonteyne.

 


Wééééééééééééééé je suis reviendue!

September 11th, 2011

Bonjour les gens!

Bon, voilà, ça allait faire 2 ans que je n’étais plus revenue écrire sur ce blog. Honte sur moi.

Je ne vais pas tenter de me justifier bêtement (trop de boulot) mais voilà, depuis 2 ans, j’en ai justement changé (de boulot). Et je me suis laissée entraînée dans les affres du pouvoir (drogue, sexe et rock’n roll, toussa) oubliant d’alimenter régulièrement ce blog…

Non en fait, pas du tout. Juste trop de boulot.

(et 75.000 spams à faire disparaître 10 par 10)

(puis un oubli de mot de passe)

(puis 250.000 spams à faire disparaître 10 par 10)

Soit. Je suis revenue, c’est ça l’important 🙂


Tant qu’à faire…

September 28th, 2009

*hop hop, on passe un coup de plumeau pour dépoussiérer ce blog…. On lève ses pieds… Voilà… je passe un coup de torchon et puis je suis à vous*

Je trouve qu’on ne va pas jusqu’au fond des choses dans ce débat sur le voile.

Tant qu’à faire, il faudrait aussi payer 30% de moins les filles voilées.

Tant qu’à faire, il faudrait aussi les obliger à passer plus de temps aux tâches ménagères et à l’éducation des enfants que les hommes.

Tant qu’à faire, il faudrait aussi les mettre a régime et les obliger à faire du 34.

Tant qu’à faire, il faudrait leur retirer le droit de vote, elles qui sont si influencées par la religion.

Et puis tant qu’à faire, je trouve qu’il faudrait aussi interdire les strings, débarbouiller toutes ces femmes qui osent porter du maquillage, couper les talons de plus de  2 cm de haut, interdire le rasage des poils des dessous de bras et des jambes, réserver la vente de crèmes pour le corps et le visage aux femmes de plus de 95 ans accompagnées de leurs parents, …

Merde, quoi! Mais que fait la police?

Bref, tout ça pour dire que ce ne sont pas les femmes le problème. Ni leur voile. Ni leur string.

Le véritable problème, c’est le machisme banalisé parce, c’est bien connu, “nos mères et nos grand-mères nous ont libérées, nous sommes les égales des hommes”.

Le véritable problème, c’est la pression que met sur les femmes, toutes les femmes, la société patriarcale et capitaliste dans laquelle nous vivons.

Pour régler le “problème” du voile, il faut d’abord s’attaquer aux discours et aux actes des hommes. Pour régler le “problème” du voile, il faut d’abord arrêter de traiter les femmes voilées comme des enfants. Pour régler le “problème” du voile, il faut admettre que la religion est une question de choix de vie personnel et privé et (bordel) arrêter de confondre laïc et bienpensant.

Voilà… Sur ce, je retourne à ma vaisselle…


La nature la nature les arbres les arbres au pouvoir!

June 5th, 2009
“Chère cAt,
(…) je suis perdu, je ne sais pas ce que je dois faire (…)”
M.T. Brésil
“cAt,
(…) vous êtes mon seul recours! Pouvez-vous m’aider? (..)”
M.A. Fin fond de la Wallonie

Chères lectrices,

Chers lecteurs,

Vous êtes nombreux et -euses à m’avoir interpellée ces derniers jours en vue de la messe quinquennale de ce dimanche. Vos appels à l’aide m’ont fort touchée, ma foi. J’ai donc décidé de laisser tomber ma pile de boulot en retard pour répondre à vos questions (et d’attendre un miracle pour que quelqu’un le fasse à ma place mais, là… je me tournerai plutôt vers Sainte-Rita).

La question qui revenait toujours dans vos si nombreux courriers était “je veux voter pour des gens mais je ne sais pas qui choisir” suivie de très près par “je ne veux pas faire comme tout le monde et voter en case de tête“. Heureusement, chers lecteurs et chères lectrices, Madame cAt a la réponse à toutes vos questions!!!

  • “je ne vote pas” – “je ne vote surtout pas pour Ecolo”

Si tu ne votes pas parce que tu ne peux pas voter pour moi, va vite au point suivant !

Si tu ne votes surtout pas pour Ecolo (mais que tu votes quand même), ben euuuuh… va quand même voir la puce “Madame Irma”…

  • Mais tu n’es pas candidate?!? Comment je fais aloooooors?!?

A la Région, tu fais comme si je m’appelais Céline Delforge et tu coches la 5ème case effective.

A l’Europe, tu fais comme si je m’appelais Bartosz Lech et tu coches la 4ème case effective.

Avec ça aucun souci, ce sera pile poil pareil qu’un vote pour moi !

  • En fait… je ne voulais pas voter pour toi…

Ah ben alors, tu peux voter pour un des deux hommes avec qui j’ai été chèfe suprême du monde co-coordinatrice d’écolo j

A la Région bruxelloise, Arnaud Pinxteren 6ème effectif.

A Verviers, Matthieu Daele 2ème effectif.

  • Peux-tu me donner les chiffres gagnants du lotto?

Mais bien sûr ! Dimanche, à Bruxelles, il te suffira de cocher les cases

5 – 6 – 9 – 16 – 19 – 29 – 34 – 36 – 39 – 66 – 7S

  • Et en-dehors des jeunes écolojistes? Des gens à recommander?

Evidemment, j’ai aussi ça en magasin !

10 – 13 – 19 – 32 – 9S – 14S

  • Mais bon, c’est bien beau tout ça… En dehors de Bruxelles-Ville, point de salut!

Comme je te comprends ! Mais je pense que tu confonds élections communales et élections régionales… Les élections de dimanche, c’est pour toute la Région (même si elle utilise indûment le nom de notre belle Ville pour entretenir la confusion).

Qu’à celà ne tienne… 3 – 6 – 34 – 41 – 67- 2S

  • Bruxelles? Bruxelles? Mais moi je suis wallon-ne ! ! !

Et moi, j’ai réponse à tout!!!

Tu peux voter à l’Europe pour Bartek, le 4ème effectif, et Olivier, le 2ème suppléant.

Ou, si tu es verviétois-e pour Matthieu, le 2ème effectif, et si tu es montois-e pour Charlotte, la 2ème effective qui prennent attendent le bus…

Et puis, si toi aussi tu fais partie des 40% de jeunes qui ont fumé du cannabis (et que tu habites le Brabant wallon), un seul choix s’offre à toi : Géraldine, la 2ème suppléante.

  • Madame Irma, tu vois quoi dans ta boule de cristal comme coalition après le 7 juin?

Je vois… je vois… une alliance basique PS-MR…

Je prrrrrédis qu’Elio Di Rrrrrupo, acculé, nous jouerrrrra un rrrrremake de Lionel Jospin le soirrrrr du 7 juin.

Et qu’une coalition de perdants, pour sauver la Belgique, sera mise sur pied après quelques palabres. Rappelez-vous qu’ils vont nous faire peur avec les négociations institutionnelles… (et que la franc-maçonnerie a encore de beaux restes)

Souvenez-vous aussi que le PS n’a de socialiste que le nom (et que la Wallonie serait ingouvernable sans eux vu que l’Administration est, quelque peu colorée).

(oui, vraiment, cAt est à poil sur le net et dans l’isoloir)

(Après, vous en faites ce que vous en voulez hein…)


Conseil communal du 18 mai 2009

May 22nd, 2009

Monsieur le Bourgmestre,

Ce jeudi 14 mai, plusieurs centaines de sans-papiers ont investi deux bâtiments du Foyer Bruxellois à la rue des Minimes.

Vu le silence assourdissant du Gouvernement fédéral sur la question d’une circulaire établissant des critères clairs de régularisation, les sans-papiers de notre pays n’ont plus vraiment d’autres solutions pour se faire entendre que de mener des actions collectives pour dénoncer cette totale inaction.

Ce samedi 16 mai, dès 6h30 du matin, la police est venue procéder à l’expulsion de ces deux bâtiments. Les centaines de sans-papiers encore présents se sont regroupés Porte de Hal.

S’en est suivi un déploiement policier d’envergure, de nombreux agents encerclant les personnes qui se trouvaient sur place pendant plusieurs heures. Selon différents témoignages, la tension sur place allait grandissant, faisant craindre à certains des arrestations similaires à celles qui se sont produites le 29 avril 2008.

Monsieur le Bourgmestre, pouvez-vous :

  • me dire quelles étaient les raisons qui vous ont poussé à procéder à l’expulsion des deux bâtiments du Foyer Bruxellois ? Les deux bâtiments ont été mis à disposition du CASU et de Fedasil durant la période hivernale (jusqu’à la fin mars) en vue d’accueillir des sans-abris et des demandeurs d’asile. Les travaux sont à l’arrêt depuis la faillite de l’entrepreneur mais, selon la presse, un nouvel entrepreneur devrait être désigné officiellement tout prochainement. Est-ce donc le cas ?
  • me donner les raisons qui vous ont poussé à déployer un tel dispositif policier autour de la Porte de Hal ?

En gros, le Bourgmestre a répondu ceci:

– l’expulsion a été requise par le Foyer Bruxellois. Elle s’est passée dans le calme et les arguments (condition d’hébergement, sécurité et santé des personnes) ont été acceptés par les sans-papiers. L’occupation des bâtiments bloquait la possibilité de rénovation vu que la notification du nouvel entrepreneur ne pouvait se faire que si le bâtiment était disponible (l’ancien a fait faillite)
– les 100 à 150 personnes de la Porte de Hal ont été entourées de flics pour leur propre sécurité… Il n’y a pas eu de coups, il n’y a pas eu de problème… la sécurité des individus a été respectée…